Un film qui promettait pas mal au début. Il est vrai qu’il y a le choc des images, une ambiance étonnante, une mise en scène léchée, des éclairages réussis, et puis malheureusement sur la longueur l’histoire ne tient pas.
Quid de l’érotisme, de la sensualité tout du moins attendus ? Quid d’un vrai moment de tango ? En fait le film ne semble pas avoir eu le courage d’aller au bout de son sujet. On voit peu de numéros dansés, et ils n’ont rien de très transcendants (on attend notamment le fameux tango nu !). Et la sensualité est bien restreinte à peu de chose, on ne voit même pas une scène d’amour un peu significative. Le métrage reste sur une sorte de luxe froid, ce qui peut paraître des plus étonnants pour un film abordant le tango argentin !
Enfin heureusement tout n’est pas mauvais non plus. Malgré le peu de relief de l’histoire et quelques scènes qui frisent le ridicule, Naked Tango possède une ambiance originale, et évoque un pays à une époque rarement abordée. Cela nourrit une certaine curiosité tout du long, surtout que le film possède aussi un raffinement certain, avec des décors soignés, une photographie de premier ordre, et une certaine poésie irréelle très intéressante, notamment dans le dénouement du film, qui se traine un peu mais ne manque pas d’esthétisme. Le film est par ailleurs servi par une bande son de grande qualité, et par des acteurs plutôt à la hauteur. Je reste assez dubitatif sur les personnages, en revanche Vincent d’Onofrio assure une présence viril et inquiétante de premier ordre compte tenu de son rôle, et Mathilda May peut montrer (pas assez cependant) ses qualités de danseuse, tandis qu’elle assure avec une belle présence son personnage elle aussi. Rôles qui auraient pu, comme je l’ai dit, être plus costauds.
Finalement Naked Tango est un petit film dont la méconnaissance me surprenait, mais qui en effet n’est pas tonitruant. L’ouverture place la barre très haute, et puis ensuite le film s’enfonce dans un scénario vaguement sulfureux qui peine à séduire. 2.5, essentiellement pour les qualités formelles et les acteurs.