Ce petit film n'a pas coûté cher, il y a guère de musique, de banals décors et aucune "star" pour interpréter ces personnages de classe moyenne à modeste. Le choix de l'âpreté, du minimalisme, qui ne saurait être confondu avec de l'indigence, rend cette enfilade de séquences d'autant plus crédible que tout sensationnalisme facile y est exclu. Il y manque malgré tout un certain peps. Les histoires, reliées par un fil dont la thématique est le désir de se savoir aimé (entre deux adultes), tournent autour de relations pas claires, ambigües, dans lesquelles le non-dit tient une place de choix.
Chacun y révèle ses failles, brisant l'idée idéalisée qu'on peut se faire d'une relation. Quel est le vrai visage de cet autre qui ne sait pas lui-même où il va?
Quand le désir est là, tout le reste n'est-il que blabla? L'amour en prend un coup!
Chacun le recherche mais ce qu'il atteint ne l'est pas vraiment.
Confiance, doute, mensonge, confidence, désir, déception, espoir, abandon: tout s'emmêle, s'imbrique, dans un rapport ô combien ironique. Ces relations actuelles ont fait écho à cette interview d'Yvan Attal sur son couple (que j'ai lu juste après, dans un Marie-Claire qui traînait): confiantes et aveugles sur ce qu'il faut, mais bien trop désabusées pour s'emporter sur leurs ratages éventuels. Si l'on passe certes un moment agréable, j'aurais aimé toutefois voir cette oeuvre plus aboutie et l'idée, originale, exploitée plus en avant. Un film juste qui questionne nos propres idéaux intimes.