Je ne crois pas me souvenir avoir vu un autre film de Claude Lelouch, alors je ne témoignerais que sur ce film, en toute objectivité.
Roman de Gare, l'écrivain, la prestidigitation, le meurtre en série, le prof de banlieu... sans qu'on sache sur quel pied danser, sur quel personnage s'arrêter. Le début du film annonce une couleur vive dans l'intrigue, contrastant avec la lumière terne qui cerne les premières scènes à merveilles, depuis le noir et blanc de l'interrogatoire.
Le film gère à merveille les facettes d'une histoire, le suspens d'un côté, le spectateur de l'autre, jouant avec les clichés cinématographiques et les lieux littéraires des "romans de gare". On croit que l'intrigue retombe, qu'un vide se fait ? Et non, on était encore au coeur de tout ce mic-mac.
En France, on ne sait généralement pas faire de vrai polar, de film original. Roman de Gare est pourtant là comme l'exception à la règle, et bien français malgré tout. Fanny Ardant, Michelle Bernier et Dominique Pinon tiennent leur rôle à merveille, avec une mention spéciale pour ce dernier qui nous bluff tout le long, jouant sur un registre qui lui colle admirablement bien à la peau.
Tout part du jeu des identités, de savoir qui est ce personnage qui semble être au milieu de tout alors que rien ne semble s'y accrocher, à tel point qu'on en oublie pour mieux y revenir, qu'il s'agit bien d'un polar, et d'une intrigue bien ficellée en plus de tout ça. Pas d'essoufflement en court, sincèrement, je crois que j'ai vraiment adoré ce film.
À conseiller à tous, aux fâchés du ciné français, aux polareux, à Univerciné...
Il se trouve qu'en plus ce film m'a permis à la sortie de revoir une amie que je n'avais jamais revue depuis près de trois ans. Une rencontre qui fait forcément battre le coeur à vive allure, une coïncidence trop longtemps désirée pour qu'elle puisse se réaliser, une retrouvaille hallucinante comme on en trouve généralement que dans les romans de gare...
(extrait de : http