Double Team n’est clairement pas un grand film, mais enfin, il a deux qualités essentielles que l’on cherche dans ce genre de métrage : du rythme et un sens de l’autodérision assez agréable, surtout compte tenu de la relative débilité de l’ensemble.
Coté acteurs ce n’est pas fameux, fameux. Van Damme assure un rôle classique, comme il en a eu beaucoup. Son personnage n’a franchement pas beaucoup de relief, et lui-même n’est pas aussi percutant que dans quelques autres de ses films. Il est bon dans les cascades, mais un peu trop passif pour le reste, c’est dommage. A ses cotés Dennis Rodman assure un rôle nettement plus haut en couleur. Bon, lui-même n’est vraiment pas terrible comme acteur, mais il a l’air de prendre du plaisir à jouer et s’amuse. Finalement il augmente le coté comédie légère du métrage, et ca passe bien. Enfin, dans les rôles qui ont un minimum d’importance, celui de Mickey Rourke. Malheureusement son personnage est trop en retrait, et l’acteur lui-même n’a franchement pas grand-chose à faire.
Alors au niveau du scénario c’est du grand n’importe quoi. Double Team ne se prend vraiment pas au sérieux, et du coup il se permet tout. Parmi les bons points : un rythme très solide, qui rend Double Team vraiment très divertissant, d’autant qu’il assure coté action, et se montre audacieux dans certaines de ses idées. Coté mauvais point : la fluidité. C’est un des problèmes récurent chez Tsui Hark, mais il mène ses récits d’une manière terriblement haché, enchainant ses scènes de manière très raide, parfois à la limite de l’incompréhensible. Par ailleurs il y a un gros morceau dans le Sanctuaire qui s’incruste mal avec le reste du film. A chacun de savoir ce qu’il apprécie ou ce qui le dérange le plus.
Visuellement, c’est convenable. La mise en scène est lisible. C’est là encore parfois un problème chez le réalisateur. On retrouve bien sur son travail de réalisation alambiqué, qui pique pas mal au manga, mais ici le résultat est plutôt convaincant, offrant des scènes d’action en particulier rondement menées et pour certaines totalement délirantes. De ce point de vue d’ailleurs Double Team est très généreux : combats, affrontement avec un tigre, explosions en tout genre, cascades dans les airs… Dans l’ensemble c’est efficace, même si certains morceaux ayant recours aux images de synthèse sont peu convaincants (sur la fin en particulier, mais bon, le film date de 1997 et avait un budget relativement limité). Quant à la photographie elle n’est pas tonitruante mais passable, et les décors, variés et bien exploités sont très plaisants. L’idée du final dans le Colisée bien que largement invraisemblable a le mérite d’être sympathique. La musique par ailleurs est correcte, mais sans originalité et sans grand intérêt finalement.
Pour conclure, Double Team n’est pas un grand film, mais il assure un honnête divertissement. Il a des défauts c’est clair, mais au bout du compte Hark va à l’essentiel, et cela donne un résultat très passable et à la bêtise assumée. Double Team ne marquera pas les esprits (sauf peut-être pour le look improbable de Rodman), mais reste une série B d’action culottée. A voir à l’occasion.