Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
VOSTTL
92 abonnés
1 921 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 27 février 2024
Erich von Stroheim s'amuse à détourner une opérette gentillette vaudevillesque pour la maltraiter avec des personnages marqués au fer de la rancune comme cet infirme qui parviendra à se venger pour avoir été désagréablement éconduit ; marqué au fer de l’obsession sexuelle comme le prince héritier Danilo, qui, au début du récit, est un prédateur sexuel sans scrupule ; marqué au fer de la dégénérescence sadique comme le cousin Mirko, déplaisant et déloyal ; marqué au fer du mépris comme tous ceux qui fourmillent dans l’environnement royal. Quant à Sally O’Hara, roturière-danseuse de son état, il finit par la jeter aux bras d’un cacochyme riche et infirme, donnant ainsi à cette jeune fille le statut peu reluisant d’opportuniste et de veuve joyeuse !
On est à mille lieux de l’opérette de Franz Lehar, légère et comique. Erich von Stroheim ne fait pas dans la dentelle, celle qui enchante les regards, il puise dans l’âme humaine, âme primaire, sombre, faite d'impuretés, détestable, déstabilisante et instable. « Instable » parce que l’âme humaine peut être aussi source d’amour sincère. Seulement, Erich von Stroheim veut que cet amour sincère traverse des obstacles, il lui faut de la souffrance, des larmes, du sang pour qu’il s’accomplisse.
Si le style expressif correspond à l’époque du muet, et encore, il n’est pas trop appuyé, « La veuve joyeuse » est tout de même gratifié d’une mise en scène qui a le bonheur de traverser les âges. Et malgré sa durée longue, il est vrai qu’Erich von Stroheim est gourmand en durées longues, son film est captivant tant il flatte l’oeil moderne qui ne trouve pratiquement rien à redire pour un film daté de 1925.
13 621 abonnés
12 380 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 13 octobre 2011
Avec "La veuve joyeuse", qui avait ètè spècialement conçu pour la star Mae Murray, Erich von Stroheim nous donne une comèdie dramatique rèaliste, qui n'a que de très lointains rapports avec l'opèrette de Franz Lehar! il introduit dans ce film une pointe de sadisme et de cruautè, en insistant sur la critique sociale, mais surtout il donne à ses personnages une dimension psychologique sans aucune commune mesure avec celle des hèros lègers et frivoles de l'opèrette viennoise! Stroheim dètourna le sujet pour en faire un film dèlirant sur les orgies de la cour du Montènègro rebaptisè Monteblanco! Infirmes, obsèdès sexuels (l'un d'eux conservait des centaines de chaussures fèminines), princes dègènèrès peuplent cette sulfureuse histoire qui fit scandale mais assura de fortes recettes à la MGM! C'est de loin la meilleure adaptation cinèmatographique de "La veuve joyeuse" et aussi la plus audacieuse...
Ce qu'il y a de bien avec Stroheim (Les Rapaces, Folies de femmes...), c'est qu'il pervertit tout. On a toujours l'impression qu'il trouve son inspiration en allant chercher le ver dans le fruit. Sa version de La Veuve joyeuse est truffée d'orgies, peuplée d'individus plus ou moins troubles : prince sadique et machiavélique, banquier infirme et fétichiste... La société aristocratique est présentée sous un angle décadent, par le biais de tableaux satiriques et cyniques. Même si l'on n'évite pas le happy end, le mal est fait ! Gros succès public, à l'époque, pour ce film qui réunissait deux stars du muet : Mae Murray et John Gilbert. On retrouve aussi dans le casting, non crédités, Clark Gable et Joan Crawford, alors tout jeunes. Il y a eu deux autres adaptations majeures de l'opérette de Franz Lehar, par Ernst Lubitsch en 1934 et par Curtis Bernhardt en 1952.
Un film muet qui garde encore tout son intérêt.Les personnages sont intéressants,les décors saisissants(on pense à Kubrick au moment du duel)et les costumes incroyables.Un film d'une très grande richesse.