Le renard égaré retournera instinctivement dans son biotope naturel...
Depuis quelques années, l'Allemagne occupe une place prépondérante dans le paysage cinématographique européen. Le mouvement a repris, à la fin des années 90, avec le réalisateur Tom Tykwer ( "Heaven", "Le parfum") et son révolutionnaire "Lola rennt". Il a entraîné, dans son sillage, d'autres films marquants, de ces dernières années, tels que "Good Bye, Lenin !" ( meilleur film européen de 2003), "Head-on" ( Ours d'Or du Festival de Berlin 2004), "The edukators" ou encore "La vie des autres" ( meilleur film européen de 2006). Malheureusement, "Les enragés" déçoit malgré les quelques prix qu'il a engrengés. Et pourtant, il démarrait sur les chapeaux de roues. Michael, 15 ans, et sa jeune maman ( qui l'a eu à son âge) quittent un quartier riche pour la banlieue berlinoise. Dans cette jungle urbaine, Michael va être le souffre-douleur d'un groupe de jeunes de son nouveau bahut. Pour survivre, il va travailler, en échange de sa protection, pour le parrain local... Ce film social, décrivant merveilleusement un microcosme étouffant pour sa victime ( en pleine construction identitaire) qui voit défiler, continuellement, les nouveaux amants de sa mère, change radicalement de cap dès le moment où il s'immisce, bien malgré lui, dans le milieu de la drogue... Là où le bât blesse, c'est dans l'utilisation de raccourcis, pas plausibles pour un sou, de la part du réalisateur. La vitesse, avec laquelle ce gamin passe de la situation de dominé à celle de véritable expert, dans le trafic de la poussière d'ange, est sidérante. Malencontreusement, tout le reste du film pâtit de cette incohérence.