Paranoiak est un film ma foi bien sympathique, que j’ai regardée avec plaisir, malgré quelques lacunes certaines.
Le casting est d’abord très bon. Shia LaBeouf trouve un rôle qui lui va à merveille. J’ai tendance à penser que ce n’est pas un acteur capable d’un jeu très varié, mais lorsqu’il a un personnage dans ses cordes il est redoutable d’efficacité. Il est aussi très bien entouré, avec notamment la jeune Sarah Roemer. Séduisante jeune femme qui livre une interprétation d’excellente facture, très naturelle, et souvent amusante. Il y a d’ailleurs beaucoup de naturel dans le trio de jeunes acteurs complété par Aaron Woo, et sont un élément clé dans l’attrait du film. Un casting de jeunes acteurs complété par des comédiens plus rodés, avec Carrie-Anne Moss, et surtout le trop rare David Morse, à l’aise dans la peau de ce M. Turner.
Le scénario a des lacunes, et c’est ce qui nuit un peu au film tout de même. Le suspens manque franchement dans ce métrage, qui n’est pas véritablement surprenant, ni dans le déroulement des faits ni dans sa conclusion. Même si Paranoiak reste tout à fait prenant, une histoire mieux ficelé et plus étonnante est la condition sine qua non pour surnager franchement dans ce genre. Par ailleurs, même si l’histoire sentimentale entre LaBeouf et Roemer est plaisante, et parfois bien drôle, elle empiète un peu beaucoup sur le film, et j’ai tendance à croire que Paranoiak du coup peine un peu à faire avancer son intrigue principale en se dispersant. Mais enfin cela nous gratifie de scènes sympathiques, et le jeu naturel et frais des interprètes permet d’avoir des amours adolescents agréables !
Caruso est sinon un bon réalisateur, généralement, et son film ne déroge pas à la règle. C’est proprement filmé, avec beaucoup d’intelligence, et il y a des morceaux passionnants (le final est de très bonne tenue, la scène dans la voiture…). Paranoiak bénéficie donc d’un réel savoir-faire, qui rend le film agréable à regarder. De même la photographie, les décors ne laisse rien à redire, même si j’aurai probablement donné un côté plus glauque au métrage, surtout dans sa deuxième partie, de sorte à le typer un peu plus et à induire un franc glissement d’ambiance avec la première partie pimpante. Le film n’est d’ailleurs pas très violent, malgré son interdiction aux moins de 12 ans. Hormis quelques scènes sympas sur la fin (dont une qui ravira les amateurs d’Argento et de Phenomena !), Paranoiak est soft. Intéressant travail sur la bande son, qui se fait généralement discrète, mais à une présence malgré tout et rythme bien l’action.
Au final le film m’a agréablement surpris, sans non plus me paraitre totalement abouti. Après un début un soupçon inquiétant, le métrage s’améliore nettement, mais il reste en bouche un sentiment de facilité, et un manque de suspens certain. Un divertissement sympathique donc, recommandable, mais pas indispensable. 3.5.