Windows 98 sur cour... C'est Fenêtre sur cour (d'Alfred Hitchcock) pour les ados. Ne cherchez pas plus loin, mais Paranoïak fait tout de même le taf pour son calibre de thriller pour jeunes adultes : suspens à gogo (Où qu'il est, le voisin bizarre ? Ah, derrière toi ! Derrière toi !), acteurs qui se débrouillent admirablement avec leur rôle caricatural (Shia LaBeouf se donne à fond), final très généreux en action (un peu expédié quand même : la bataille finale qui dure 10 secondes, -
juste un coup de cisailles, et hop le méchant tombe mort
- bon...), et un bon gros coup de vieux qui étrangement nous fait plutôt plaisir en cours de visionnage (on n'arrête pas de dire : "Ah j'avais le même MP3 ! Et j'écoutais les mêmes chansons !Oh la chaine Hi-Fi ! Le poster ! Les auto-collants, le t-shirt trop grand et le pantalon baggy, ces expressions,..."). Le film a pris vingt ans dans la tronche, et nous aussi, alors on préfère en rire, tout en sachant bien que nos téléphones clip-clap ne faisaient pas des photos d'aussi bonnes qualité, ni même les caméscopes des vidéos où l'on pouvait zoomer aussi nettement (on nous prend pour des pigeons sur la fin), mais ça, les nouvelles générations ne pourront pas le savoir (alors : chut, entre ringards, on saura). Il n'en reste pas moins que Paranoïak s'adresse à un public qui ne connaît pas (encore) le chef-d’œuvre d'Hitchcock, et est loin d'être mauvais, arrivant à capter souvent notre attention par un suspens à couper au couteau, et un final qui vaut son pesant de cacahuètes. Eh oui, encore des expressions ringardes, mais on assume, et si vous n'êtes pas content : bippez-nous, on vous répondra à la prochaine borne d'appel.