Sont-ce mes propres souvenirs des camions de l'épicier, du charcutier, du poissonnier qui passaient dans ma petite campagne natale ? Citadine aujourd'hui mais restée proche de la nature, aidée par un miraculeux bout de jardin et des chats, j'ai raffolé de cette promenade. Bien compris la rogne entre père et fils, la mère philosophe qui ne sait pas penser à elle, cette bourrique de Lucienne et cette jeune "rapportée" si tonique, un coach à elle toute seule ! Bien reçu les coups de guitare folk, cette mélodie "has been" de la fin invitant à "creuser" dans ces métiers-là (seule question à se poser : est-ce encore vivable financièrement ?). Pour ceux qui se sentent pleins d'énergie (auxiliaires de vie, il n'y a pas que les maisons de retraite !), aller livrer les chers vieux troglodytes bourrus, imbriqués tout là-haut dans leur montagne ! En circulant, mettre un bras à la portière dans le vent léger, sentir une fleur au soleil, et revenir fourbu, avec ce sentiment d'une incontestable contribution (ces petits services rendus en plus)... Et comme tout le monde quand même, des soucis familiaux, son propre caractère, devoir toujours se remettre en cause. Le silence s'apprivoise loin du tapage urbain, et la ruralité, surtout dans un joli coin, peut avoir une saveur insoupçonnée. Cher petit camion blanc sillonnant les routes de la Drôme, espérons qu'il en existe encore quelques-uns ! Ce joli film peinard en dit des choses sur la qualité de vie, il s'adresse à ceux qui en ont marre du métro-boulot-dodo et aucune envie de s'expatrier à perpète, serait-ce devenu si rare ?