Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
VOSTTL
100 abonnés
1 956 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 6 septembre 2024
Premier film écrit et réalisé par Erich Von Stroheim auquel j’ai pu assister. Triangle amoureux avec un tout jeune Erich Von Stroheim au corps élancé, mince, élégant et avec ce maintien qui n’appartient qu’à lui. Ici, prédateur sexuel, coquin et insistant, attitude qu’il semble chérir et qui sera répété pour son prochain film. Rien d’original, rien de sulfureux, rien d’indispensable dans ces Alpes autrichiennes en cette année 1919 ; toutefois ça reste une curiosité pour tout amoureux du cinéma muet, pour Erich Von Stroheim et pour le cinéma tout simplement.
Certains ont qualifié le film de "moral", ce n'est pas entièrement faux mais c'est réducteur. En fait le Docteur Armstrong, comme beaucoup d'autres, néglige sa femme (D'où le titre !) Madame Armstrong n'est donc pas insensible aux assiduités que lui prodigue Von Stroheim, jusqu'à ce qu'elle lui écrive ne souhaitant pas aller jusqu'au bout. Morale ou poids social ? Von Stroheim n'était pas spécialement moraliste. Et la noirceur de sa disparition dans le film n'avait rien d'indispensable. Quant à la dernière parole du film "Occupez-vous de votre femme" elle sonne un peu comme un vœu pieux. Cela dit ce n'est pas un grand Von Stroheim, la scène des chambres est interminable et puis ce guide de montagne, quel repoussoir ! C'est Francelia Billington qui joue le rôle de Madame Armstrong et elle le fait très bien.
Pour son premier film, Von Stroheim signe un bel ensemble. La mise en scène est talentueuse et ambitieuse, peut être au détriment d'un scénario qui se cherche encore. Belle réflexion sur le mariage également. La fidélité de la femme malgré la négligence du mari. Il faut également tout de même souligner la beauté du jeu de Von Stroheim, tout en sobriété. Il crée un personnage envoûtant et mystérieux. A voir !
Première réalisation d'Erich Von Stroheim Blind Husbands n'a ni l'ampleur architecturale d'un film comme Foolish Wives ni la puissance émotionnelle d'un chef d'oeuvre comme Greed. On y constate néanmoins les prémices de son univers, ses thématiques subversives et sa provocation discrète au travers de son éternel personnage de séducteur impitoyable. L'intrigue de ce premier long métrage est simple et intemporelle, le cinéaste reprenant l'intarissable structure dramatique du triangle amoureux qui lui sert de charpente scénaristique. Moins d'éclats visuels que par la suite mais déjà un style audacieux, pour ne pas dire téméraire : ainsi les nombreux raccords réunissant deux personnages évoluant dans un espace différent mais liés par le regard ont dû s'avérer relativement périlleux pour l'époque ! Sans être un film majeur Blind Husbands se regarde avec plaisir et intérêt, notamment grâce à la superbe prestation de Von Stroheim et à la présence de Gibson Gowland, acteur que le réalisateur convoquera pour le très beau et très pessimiste Greed, quelques années plus tard. C'est à voir.
Excédé par la médiocrité de la production cinématographique de l'époque, Erich Von Stroheim parvient à convaincre le producteur des studio Universal Carl Lemmle de lui confier la réalisation de son premier film. Pari gagnant, le film fut un grand succès et fut salué pour son originalité. Evidement on ne peut plus dire que le scénario nous paraisse encore original de nos jours, bien au contraire. Evidement le ton tragique du film tranche avec la production politiquement correcte d'alors. "Maris aveugles" reste interessant pour tout fan du réalisateur qui y trouvera déjà tous les éléments si particulier qui formeront son style (mutilation, amour malsain, luxe décadent).