Ce film coréen n'a pas grand-chose pour lui ; le film, aussi bien au niveau du scénario que de la réalisation, est souvent trop conventionnel, calqué sur bon nombre de thrillers américains du même tonneau. Il y avait matière à faire mieux avec l'utilisation scénaristique de la guerre de Corée, ici, sous-exploitée. En effet, l'histoire de « The Last Witness » est rendue inutilement complexe
- il s'agit en fait d'une simple vengeance -
et, surtout, la fin est navrante de classicisme tellement elle est déjà vue et pleine de poncifs donc ultra prévisible
(l'indice - le bruit des pigeons - décelé dans la conversation au téléphone, l'arme pas chargée, le tireur d'élite à la gâchette facile, la chute de l'héroïne du toit, ...)
. Mais là où le bât blesse vraiment, c'est au niveau du choix d'acteurs uniques sur une période très longue sans prise en compte de cette évolution d'un demi-siècle dans la vie des personnages : ainsi, nous avons des acteurs de 30 ans qui jouent des personnages sur une période de 50 ans avec un maquillage (quelques cheveux blancs et quelques rides et le tour est joué, sans aucune modification de la démarche ou de la silhouette des personnages) et une réalisation
(par exemple, un personnage très âgé courant sur un pont beaucoup plus vite qu'un jeune flic surentraîné)
qui ne suivent vraiment pas. Il est quasiment impossible de rester immergé dans l'histoire du film devant ce manque de réalisme des personnages. Un film qui est donc à mille lieux des chefs-d'oeuvre du cinéma coréen de ces dernières années (« Old Boy », « Memories of Murders », « Frères de Sang », « JSA », « 2009 Lost Memories »...). Pourtant, il y a quelques aspects intéressants : quelques scènes très réussies esthétiquement
(par exemple, la fuite / poursuite dans une forêt de bambous)
, une certaine profondeur dans l'étude des personnages et enfin ... une actrice principale de 32 ans, terriblement sexy, en octogénaire n'ayant pas pris une ride ;-)