Petit escroc aux grandes ambitions, Emile convainc difficilement son ancien complice Aristide de rependre du service et, surtout, de financer le rapt d'un bébé de milliardaire à Rome.
Le sujet de la comédie est parfois un peu faible, même sur la fin lorsque divers rebondissements concourent à faire du coup d'Emile
le fiasco piteux attendu.
C'est davantage le numéro d'acteur d'Yves Montand qui retient l'attention. Charmeur et comédien face à un Claude Brasseur incrédule et sarcastique, Montand cabotine sans retenue sur des dialogues d'Audiard. Ce rôle de "cerveau" minable est drôle, excessif peut-être, mais réjouissant. Un numéro d'acteur tout en loufoquerie qui aurait mérité un metteur en scène plus inspiré, un Philippe de Broca, par exemple, dont on se souvient du "Diable par la queue" avec le même Yves Montand ou, pour rester dans le registre de l'escroc mythomane, de "L'incorrigible" Belmondo.
Peu en rapport avec la composition savoureuse de Montand, à son association judicieuse avec Claude Brasseur -même si ce dernier fait un peu figure de faire-valoir- la réalisation de Pinoteau parait terne, manque d'espièglerie et d'entrain.