Susanne Bier, c'est un des quelques noms de réalisatrice pouvant m'attirer lorsque je le vois écrit quelque part. Non pas que son approche formelle m'enthousiasme (au contraire), mais son talent pour raconter une histoire et choisir des sujets de qualité sont indéniables. « After the Wedding » ne fait pas exception, rentrant rapidement dans le vif du sujet et se montrant toujours clair dans les enjeux qu'il souhaite développer. En l'occurrence une chronique familiale traitée sans manichéisme, où l'on ne cherche jamais à idéaliser des personnages toutefois très humains, dont les réactions, comportements sont toujours compréhensibles, guidés par une logique s'expliquant facilement.
À défaut d'être totalement imprévisible, le récit se fait parfois surprenant, offrant des retournements intéressants sans jamais forcer, s'intégrant bien à la construction du récit. Enfin, il est évident qu'avec un tel casting, vous pouvez partir à la guerre sans la moindre inquiétude : Mads Mikkelsen et son exemplaire sobriété, l'excellent Rolf Lassgård, la sublime Sidse Babett Knudsen, l'émouvante Stine Fischer Christensen... Un sans-faute.
Malheureusement, je ne suis pas vraiment fan de la façon dont l'histoire est menée. Déjà, la mise en images, que ce soit la photographie, la lumière, avec cette dimension très naturaliste, j'ai eu du mal. De plus, on parle quand même beaucoup, certes jamais gratuitement ou pour ne rien dire, mais sur presque deux heures, cela se ressent. Et donc cette durée me semblant excessive, rejoignant la longue liste de films comptant (au moins) une vingtaine de minutes en trop...
Reste une œuvre intelligente sur la notion de famille et les liens complexes nous unissant aux uns et aux autres, ayant le bon goût de se terminer sur une note inattendue, légèrement désenchantée, belle conclusion d'un titre méritant, à défaut d'être enthousiasmant.