Nick Hume a tout pour être heureux. Cadre dans une importante société, marié et père de deux enfants et résidant dans un quartier cossu. Mais tout ça, c’était jusqu’à ce que son fils ainé se fasse assassiner sous ses yeux. Quelques jours plus tard, devant assister au procès du meurtrier, Nick apprend qu’il y a peu de chance pour qu’il soit condamné à la perpétuité au profit d’une peine de 5ans de prison. Jugeant cela insuffisant, il refuse de reconnaître le coupable à la barre. Innocenté, le père en profite alors pour échafauder sa vengeance une fois la nuit tombée. Une virée sanglante se prépare pour ce bon père de famille.
Début des années 70, Michael Winner adaptait le roman Death Wish ("A Déguster froid") de Brian Garfield et réalisait l’un des vigilante-movie les plus mémorables : Un justicier dans la ville (1974) avec Charles Bronson. Quelques années plus tard, Brian Garfield publie Death Sentence, qui n’est autre que la suite de son premier roman. Le scénario ne sera jamais adapté au sein de la franchise (qui totalise 5 opus). Pour son 3ème long-métrage (en solo), James Wan adapte librement le roman, s’en inspire et prend suffisamment de distance avec la franchise (il n’est donc pas nécessaire d’avoir vu les films précédents).
James Wan délaisse ainsi le torture-porn (Saw - 2004) et l’horreur (Dead Silence - 2007) pour s’atteler à un vigilante-movie décomplexé, porté par un Kevin Bacon parfaitement crédible et qui va peu à peu, se détacher de son image de bon père de famille pour se transformer en justicier, quitte à virer dans l’autodestruction la plus totale.
Sans le moindre temps mort, James Wan nous entraine dans l’inéluctable descente aux enfers de Nick. Une mise en scène à bâtons rompus, à l’image de cet impressionnante course-poursuite en pleine ville débouchant sur un spectaculaire plan-séquence de près de 3min à l’intérieur d’un parking aérien où la caméra passe d’étage en étage avec une réelle fluidité, on se retrouve au cœur même de l’action. Tout au long du film, le réalisateur ne lésinera jamais sur les scènes d’action, clairement, on en a pour notre argent
(entre le coup de machette dans la gorge, la voiture qui tombe du 5ème étage du parking, la bagarre qui se termine dans les escaliers du pavillon, les gunfights, sans oublier le final à la John Woo).
Un vigilante-movie terriblement efficace, d’une rare barbarie et sans concession, bref comme on l’aime.
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