Si je faisais parti de la rédaction, je le classerais dans LES Fantastiques ! Florent Emilio Siri signe son emprunte enfin fidèle à ses sentiments de guerre. Il ne faudra pas bien longtemps dans "l'ennemi intime" pour que ce regard porté sur la guerre d'Algérie devienne enfin le notre en quelques secondes. 27 000 regardent encore, du ciel, comme les ombres des cocasseries humaines et robotiques en territoire "ennemi". On a soif ! On veut voir ce film ! C'est votre envie, détrompez la, vous allez sortir vos tripes pendant qu'elles s'étripent et se tordent en dedans. Mes mains se crispent, les yeux se figent et sans prendre la moindre respiration j'écris la conscience de notre nation ruminant: rumine. Je ne vois aucun acteur dans ce film, sauf des soldats et des pantins élevés, dressés dans un tissus de poésie où seul l'Homme si perd, comme un mouton sur un chant de mines.
Notre identifiant, Benoît Magimel (Lieutenant) parcours les sentiers de la perdition tandis que l'Histoire poursuit son cours. Nous nous identifions, non sans retours d'émotions, d'incompréhensions, de tensions ou d'indignations quant à ce regard porté face à ses soldats, ses hommes de guerre déchus dans ces champs, fait d'absurdités poétique. Épiées joliment par notre réalisateur afin de créer l'esthétisme tant rêvé du politiquement correcte. Albert Dupontel poignarde les images fortes, les ralentit et les-crie... Comme un scénariste poli, comme un Caméléon Bonaparte il rempli sa mission de grade, dégradée, dégradante. "L'ennemi Intime" est je pense l'un des plus grand film de guerre de l'Histoire planète-terre. Du commencement au terminus...rectus...on se prend des balles de poésie, des absurdités en pleine poitrine et les ouïes des yeux pleurent pendant que le cœur s'arrête, on ne saura d'ailleurs jamais pourquoi. La Guerre c'est ça, c'était ça la guerre d'Algérie. Je dirais même que "l'ennemi intime" est par exemple l'une des meilleures définitions exotiques et savoureuses que peut donner l'homme conscient. Un bijou Français Messieurs-Dames les jurés! A vous de juger, de regarder, de regarder encore et puis d'être troublé par l'œil de guerre qui ne regarde et cadre personne...Résonnez !