Algérie,mon Amour...pensait-on que Siri gueulerait sublimement dans son nouveau film,"L'ennemi intime".Eh bien non,pas du tout.Après son mauvais "Nid de guèpes" et son divertissant "Otage",Siri,réalisateur que l'on plaçera difficilement dans un contexte,une culture ou une vague créatrice,établit dans son film de guerre,peut-être une oeuvre à la mémoire des victimes.Autrement,on ne voit pas.Archi-conventionnel dans son squelette,banalement interprété et sans grand interêt si ce n'est de rappeler que cette guerre a exister -très bien,merci-,le cinéaste signe un film sans envergure ni crètes scénaristiques.Empilant les saynètes de l'inhumain comme autant de cadavres mutilés ou carbonisés,"L'ennemi intime" est un film de guerre fait dans la grande tradition,mais qui malheureusement peine à décoller d'un bout à l'autre,faute à la faiblesse de la thématique.Alors que d'autres comme Kubrick et son "Full metal jacket" décident de rentrer dans la vive réflexion en mettant en scène la descente aux enfers et la torpeur de la guerre,Siri préfère la leçon démonstrative.Alourdit par une mise en scène beaucoup trop esthétique et à la sensation métallique,et de gros plans racoleurs sur des victimes torturées,brûlées ou encore percées,le long-métrage tant attendu du cinéaste vire à la reconstitution ennuyeuse et voulue réaliste -cela pardonnerait-il les horribles plans de face des victimes?Pas sûr-,et encore plus rapidement au manuel scolaire appliqué et sans particularité.Filtré bleu et gris pour l'esthétique,rabiboché par deux ou trois transitions douteuses niveau montage,"L'ennemi intime" est un film qui manque cruellement de sérieux et d'implication.Pour l'émotion,la structure livrant son quota de scènes d'action barbares et de souvenirs douloureux,le film marche bien de ce côté-là.Mais,à la fois trop court dans l'ensemble et trop direct dans sa démonstration de la violence,"L'ennemi intime" ne cesse de se balancer entre la barbarie montrée crue qu'on aimerait nous faire croire