"Irina Palm",ou comment éviter avec brio les parties scabreuses d'une histoire...qui n'est rien d'autre que scabreuse.Dans une ambiance crépusculaire à la limite du drame social style Dardenne,Sam Garbarski parvient à insuffler à son film une dose de générosité vraiment bienvenue.Avec ses décors froids,une météo souvent sombre et pluvieuse et une gestion du temps par plan très posée,le film n'invite guère au rayonnement.Mais pourtant,Garbarski (à l'exception de quelque passage) ne tombe jamais dans les pièges du glauque,dans la mesure ou son personnage principal (joliment interprété par Marianne Faithfull) ne se pose non pas en victime cherchant l'issue de secours,auquel cas le film aurait balancé,en plus du glauque,dans le misérabilisme le plus malvenu,mais en combattante contre la mort des autres.Toujours digne,ce portrait de femme-courage gagne en sincérité ce qu'il perd en émotion;effectivement,les portes y sont toujours fermées,laissant finalement un goût d'inachevé,comme si même le thème nous imposait avant la fin l'impossibilité d'être ému par ce qui relève de l'indicible.Et malgré des choix de montage discutables,"Irina Palm" parvient en partie à toucher son but,grâce à ses interprètes convaincants,sa sincérité et la sympathie auquel le personnage invite.Le rejet provoqué par la simple prise de vue à partir d'un mur,par exemple,est aussi la preuve que le parti pris esthétique (qui traduit plus qu'autre chose les gouffres insondables du désespoir et de l'inéluctabilité) est réussi;son rôle est plus qu'important dans le film,et surligne le courage du personnage -on s'identifie à la crasse devenue banale au bout de quelques instants,à cet aspect gris et rebutant,et la prise en main de l'héroïne,prête à aller au bout du peu de dignité qu'elle a,s'en voit d'autant plus puissante et extraordinaire- .Sans jamais copier "The full monty",auquel on peut penser un instant par son thème quasi-similaire (quoique plus réjouissant puisque aborder comme une comédie),"Irina