"Il sole nero" se pousse lui-même à la création d'un tout nouveau style de cinéma dont il est pour l'instant le seul représentant : le nanar de luxe catégorie poids lourd. Dans ce thriller érotique (soigneusement classé dans "comédie dramatique", car il y a bel et bien des accents comiques - involontaires - et une propension à la médiocrité qui vire au drame humain), Valeria Golino se promène nue de A à Z, avec un mari tout aussi impudique, tous deux s'enlacant en tenue d'Adam sur un balcon qui domine la ville. Déjà, faut le vouloir. Puis un homme observe (pourquoi s'en priver après tout?), sort un fusil-sniper, tire sur un chat noir (qu'il est méchant), même que le bruitage ressemble à celui d'un pistolet à billes. Après l'avoir bien observé, on se dit que c'est Chuck Norris. Piège : physiquement, il n'en a que la coupe et la barbe mal rasée, professionnellement parlant, il n'a que ses défauts. Et alors que les deux amoureux continuent à se caresser comme des gamins de 13 ans (version poussée de l'amour : je ne peux pas me passer de toi, toi non plus, faisons des enfants, nous sommes les plus beaux, tu es un ange et blablabla), le mari meurt, car Chuck, cette fois, n'a pas tirer sur un chat noir. Il faut environ 20 minutes à la pauvre et enlaidie Valeria Golino pour comprendre que l'ange est parti au ciel ; elle croit qu'il dort au soleil (rires). Puis après s'en être rendu compte, elle s'évanouit au sol, puis se réveille, et n'a toujours pas compris qu'il était mort. Depuis, la police a envahit les lieux, dont un vieil inspecteur Colombo ridé et courbé, qui semble revenu d'une mauvaise carrière de téléfilms. Puis la femme cherche le meurtrier (qui bat son frère mais probable qu'il s'agisse plutôt de son fils tant la non-ressemblance est troublante), ne le trouve pas, puis le trouve, et puis la police mène l'enquête parallèlement. L'image est abominable, calamiteuse, ressemble à un téléfilm Eros éducatif pour pré-pubères, bref c'est dire à quel point la sensualité