Je n'aime généralement pas ces films de festival, où tout plan est fait de longs travellings, où la photo est floutée pour rendre l'univers plus mystérieux ou plus poétique, où on passe sans arrêt du noir et blanc à la couleur pour faire supposer les décalages de temps... Je trouve ces pseudos œuvres intellectuelles prétentieuses. Mais là, avec 2h37, cette prétention, qui dit "Regardez-moi!", elle atteint des sommets. Déjà, en plus de tout ce que j'ai déjà énoncé, il y a cette fausse mise en scène, faussement réussie, et qui combine tous les archétypes du mauvais goût (musique, narration, style...) Et puis c'est d'un grotesque ! Il semble pourtant que le réalisateur ait dédicacé ce film personnellement à son ami(e) qui s'est véritablement suicidé(e). Et bah moi, à part la prétention en question, je n'ai rien vu de très personnel dans ce film. C'est plat, c'est très plat, le prétexte du suicide lui-même est futile... Et le pire dans tout ça, ce sont les personnages. Y a la fille qui se fait enculer par son frère surdoué et qui croit être enceinte, le sportif gay beau gosse qui réfute ses orientations sexuelles, le mec qui boite et qui se pisse sans arrêt dessus... Bref, il accumulent tous les stéréotypes les plus énormes, et ça en devient encore plus grotesque que ça ne l'était déjà. En plus, tous les acteurs ne jouent pas super bien (c'est là un euphémisme). Et puis c'est tellement chiant! Finalement, on attend pendant tout le film la scène de suicide, en espérant que la conclusion sera un peu plus pertinente... et puis non. Cette scène est d'ailleurs une des plus pénibles qu'il m'ait été donné de voir: ça n'en finit pas, elle ne transmet aucune émotion tant elle est surjouée, poussée, mal mise en scène... La fin, quant à elle, ne délivre aucun message, quel qu'il soit: on dirait même que le réalisateur se perd dans son propos, ce qui rend l'histoire plus incohérente encore. Il n'y a donc presque rien à sauver de ce film racoleur, prétentieux, et faussement poétique. On espère que ce n'est qu'une simple erreur de jeunesse de la part du metteur en scène.