2H37, est un long-métrage réalisé en 2006, scénarisé et signé par un certain Murali.K Thalluri. En effet, ce film retrace la journée dans un lycée où un adolescent a été retrouvé mort dans les toilettes de son lycée. Le film se charge alors de remonter le temps au tout début de cette journée, et de nous montrer plusieurs protagonistes, de nous montrer leur journée, leur quotidien, en toute intimité pour ainsi découvrir qui est cette victime. Car tout là est le génie de ce réalisateur. Sachant qu’il y’a bel et bien eût une victime à 2H37 (Heureusement à aucune scène ou ne voit l’heure), c’est une réelle chasse que de découvrir qui est cette victime et non pas pour une fois, qui est donc le tueur. (Car si c’est ça que vous cherchez, passez votre chemin, pas de tueur masqué au couteau aiguisé). Et ce mystère, vous envoutera car il est si habilement mené, avec la présentation avec tous ces adolescents brillamment interprétés, aussi charismatiques qu’énigmatiques, véritables personnages haut en couleur et développant une profondeur assez intéressante. Et ces différents adolescents ont tous des problèmes au sein de leur quotidien, ce qui va bien sûr augmenter ce mystère : Qui donc est la victime ? Et pourquoi ? Ca, vous le saurez à la fin, bande de curieux ! Aussi différents soit-ils, ces adolescents que tout opposent se connaissent pour la plupart. En effet que ce soit au niveau de l’orientation sexuelle, des pensées contradictoires, des faits et gestes différents, vie et problèmes autres, comme je l’ai dit, tous s’opposent efficacement. Et ces adolescents, nous balançant en pleine figure tout le réalisme dont ce gros sujet fait preuve, querelles amoureuses, moqueries, drogue, sexe, la vie des adolescents et du lycée quoi. Que ce soit Sean (Joel Mackenzie), moqué par tous car homosexuel, Marcus (Frank Sweet) brillant intello mais hystérique et cachant un lourd secret, frère de Melody (Teresa Palmer) qui depuis ce matin-ci possède une mine assez triste, mais pourquoi dont ? Serait-ce à cause du footballeur et « Bogoss » (Soi-disant !) du lycée, Luke (Sam Harris II) en couple avec l’ambitieuse Sarah ( Marni Spillane), ou Steven (Charles Baird) récemment arrivé dans ce lycée, mais qui possède de multiples problèmes physiques l’empêchant de vivre son rêve, devenir footballeur comme le fait qu’il est une jambe plus courte qui l’autre, ce qui fait qu’il boite constamment et qu’il y’a plusieurs choses qu’il ne puisse pas contrôler, comme le fait qu’il se fasse pipi dessus, ce qui fera bien évidemment le sujet de grandes moqueries et humiliations. Ou bien Kelly (Clementine Mellor), assez transparente pour les autres, ou encore Julie ? (Sarah Hudosn). Ce film criant de vérité est une vraie leçon de cinéma à travers un style d’exécution exemplaire. Une vraie leçon de cinéma avec des interviews riches en dialogues et paroles profondes, parfois donnant lieu à des débats sur la tolérance, la sexualité et les problèmes que traversent chacun de ces adolescents, où chacun y donnera son point de vue.
De plus, la grande force de ce film, réside du fait que l’histoire se déroulant en même temps, mais à travers plusieurs points de vues, on revit la même scène, déjà vu auparavant mais à travers d’autres yeux et d’autres oreilles. Cette méthode très intéressante fut utilisé par Gus Van Sant et son très mauvais « Elephant » (2008) qui ressemble très étrangement à ce film au niveau temporelle puisqu’il s’étend aussi sur un seul jour et dans sa mise en scène presque similaire, bien que celle-ci soit bien plus fluide et soignée chez 2H37, ou également utilisé dans le décevant Trick’r Treat. Vous l’aurez bien compris, ça ne marche pas à tout les coups .Ici, ça marche du tonnerre ! Une bonne photographie, une bande sonore vraiment plaisante bien qu’elle ne soit pas très plaisante et un final choc ultra-réaliste et diaboliquement efficace lorsque « la vérité éclate », on ne peut-être que scotcher devant ce chef d’œuvre auquel je ne m’attendais pas le moins du monde ! Plus grande a été la surprise, tant mieux ! Voici « Elephant » en réussit !
2H37 s’est entre autre vu remettre le prix de la révélation masculine des Antipodes pour Charles Baird aux Rencontres internationales du cinéma des Antipodes 2006 et s’est vu nominer près de dix fois dans des catégories tel que : prix du public, caméra d’or à Cannes ainsi que le prix d’un certain regard, prix spécial, prix spécial du jury au même festival de Cannes
Chef d’œuvre criant de vérité et de réalisme, bien mis en scène, envoutant et doté d’un casting méconnu mais parfaitement campé par des acteurs concernés. 2H37 est une merveille à voir d’urgence !