Memories of monster.
"The host" illustre judicieusement la désastreuse répercussion écologique, laquelle ne s'applique plus du tout, au contraire, à l'expression (légèrement modifiée) "c'est une goutte dans la mer". L'origine du mal (mâle) est due à deux médecins légistes, de la morgue de la base américaine de Yongsan (allusion à son précédent opus "Memories of murder"), qui étaient loin de se douter que leur geste, apparemment anodin, aurait un impact aussi monstrueux ! En déversant indirectement des dizaines de litres de formaldéhyde (le nom savant du formol) dans le fleuve Han, ils étaient loin de s'imaginer que la chaîne alimentaire allait être perturbée; mais plus grave encore, un mutant amphibien de la pire espèce verrait le jour dans les eaux tranquilles de ce biotope aquatique. Un après-midi ensoleillé, sur la rive, noire de monde, du Han, ce redoutable prédateur capture sa proie, Park Hyun-seo, une fillette d'une dizaine d'année. Emprisonnée dans les égouts de la ville, la famille Park (le grand-père paternel et ses trois enfants, dont le père de la victime) est bien décidée de la libérer des griffes de ce monstre, sorte de croisement entre la férocité du tyrannosaure de "Jurassic park" et l'agilité d'un "alien". "The host" s'inscrit comme une allégorie écologique de la négligence et de l'égoïsme des terriens vis-à-vis de leur habitat. Indirectement, les Américains sont montrés du doigt, allusion au Protocole de Kyoto où le plus grand pollueur de la planète devient risible. Joon-ho Bong ne tombe pas dans le piège, qui faisait tant défaut à l'exécrable "Godzilla" (cet énorme lézard, quant à lui, était le fruit d'une mutation radioactive): en plus d'une tension de tous les instants, ses personnages sont remarquablement peaufinés. En seulement deux films marquants, on peut déjà affirmer que Joon-ho Bong, virtuose de la caméra, sera l'un des grands cinéastes du cinéma mondial de demain. Vivement le prochain...