Jeune couple au bord du divorce, David et Amy possèdent une voiture dans le même état que leur amour et qui, forcément, les lâche en pleine nuit sur une route déserte, les contraignant à passer la nuit dans un motel qui leur offre un extra peu ordinaire : être les vedettes du prochain snuff movie écrit, produit et réalisé par l’établissement.
En voilà deux qui n’ont jamais du regarder “Psychose”, sans quoi ils sauraient qu’il ne suffit que d’une seule lettre pour qu’un motel devienne mortel. Nimrod Antal, lui, l’a vu, et ça se sent dès le générique qui nous rappelle ceux que Saul Bass faisaient pour Hitchcock. Mais n’allons pas jusqu’à comparer “Motel” avec le chef-d’œuvre hôtelier de Sir Alfred, sous peine de réduire le premier au rang de nanar de bas-étage. Ce qu’il n’est d’ailleurs pas, pas plus qu’une bête copie de “Psychose”. Pas de meurtre sous la douche, de schizophrénie ni de mère empaillée à la cave, mais du suspense, des effets de surprises pas trop appuyés et, au final, un thriller bien ficelé, qui aurait même pu venir chatouiller “Identity”, autre thriller en motel, parmi les meilleures réussites du genre, avec un début et une fin plus réussies. Passe encore que l’introduction soit un poil laborieuse, puisqu’Antal y installe ses deux personnages et leur situation, parfois finement (David et Amy se retrouvent souvent seuls dans le cadre, malgré l’éxiguïté de la voiture), parfois moins (chaque mot est prétexte à une dispute). Par contre, le voir céder aux sirènes du hapy end est beaucoup plus regrettable, notamment lorsqu’il montre que les événements auront fini par raviver un amour qui semblait aussi mort que le policier qui, sous leurs yeux, est passé, en instant, de sauveur potentiel à cadavre en puissance. Il sera d’ailleurs l’un des seuls de ce thriller qui œuvre plus dans l’épouvante que l’horreur pur, et offre à Luke Wilson et Kate Beckinsale une première incursion plutôt réussie dans le genre, à défaut de nous donner envie de fréquenter un motel.