Van Varenberg, au fond peu de personne ne le connaît réellement. Bien sûr, si je vous dit Van Damme, là vous allez tout de suite me dire « Mr Muscle from Brussels ». Mais en réalité, sous ce pseudonyme, qui est-il réellement ?? Une star déchue, qui a longtemps rêvé à la gloire et aux paillettes. Noyé pendant un certain laps de temps sous un nuage de coke, entre ses déboires familiaux (divorce puis engueulades pour savoir qui aurait la garde de son fils), déboires judiciaires aussi, sans oublier ses DTV à n’en plus finir. Refusé par les studios US, obligé de tourner dans des films à petit budget en Roumanie ou dans d’autres pays de l’Est low-cost. Mabrouk el Mechri, qui réalise son second film après Virgil (2005) a eu la brillante idée de donner la parole à celui qu’il vénère tant, confronter Van Damme à sa triste réalité, ce qu’il est devenu après tant d’années de gloire et de reconnaissance. Telle une comédie dramatique fictionnelle, on le suit dans ses déboires habituels, de retour chez lui, auprès des siens, au « Plat Pays ». Si le scénario s’avère inégal, c’est la mise en scène qui sauve le reste, à la fois stylée et agréable à voir (dont un très beau plan séquence au cœur du film), malgré une qualité photo plutôt médiocre et un choix des couleurs assez particulier. On saluera bien évidemment les acteurs, que ce soit Karim Belkhadra, Zinedine Soualem, François Damiens, mais c’est surtout JCVD qui se démarque le plus, tous réunis dans une comédie délurée, un genre de Un après-midi de chien (1976) à la sauce Belge où Van Damme en impose par sa présence et son « Aware », il nous prouve qu’il lui reste de la ressource, notamment dans l’impressionnant monologue auquel il se livre mentalement et physiquement (entre larmes et confessions), c’est un acteur blessé par tant de souffrances, de moqueries et de rêves brisés qui se livre à nous, face caméra, le tout en totale improvisation. Une comédie transformée en confessionnal, où rire et peine s’alternent tout au long.