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leToff
1 abonné
39 critiques
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5,0
Publiée le 18 janvier 2011
C'est en visionnant "Ligne de Front" du même réalisateur que j'ai été saisi d'une forte impression de "déjà vu" sans savoir d'où cela provenait. Il faut absolument que je puisse revoir ce film qui je pense est à l'origine de cette impression qui ne me laisse pas en paix tout comme l'attitude de la France et sa responsabilité dans le génocide Rwandais.
J'ai eu la chance de voir ce documentaire dans le cadre du Festival Vues d'Afrique, à Montréal, en avril dernier. Jean-Christophe était là pour présenter son film qui se veut une autre tentative de faire quelque chose concernant le génocide, bien qu'il soit trop tard, peut-être son travail en préviendra d'autres... malheureusement, comme le démontre le film, les génocides en Afrique ne sont pas le genre d'événements auxquels la communauté internationale souhaite se mêler, sauf si un journaliste blanc se fait tirer une balle. Le but de ce film est très louable et j'espère qu'il fera son chemin dans l'esprit de la population et des dirigeants qui seront peut-être un jour alarmés par ce qui se passe au Darfour...
Documentaire juste, précis et très concret sur l'une des séquences les plus atroces de notre histoire, au-delà du dicible. Un peuple martyrisé; une "communauté internationale" inexistante (pauvre Bernard) et incapable de s'imposer face aux logiques démentes à l'oeuvre. C'est la fin de la fin de l'histoire et le début, peut-être, d'une prise de conscience qui nous mènera à l'abîme.
KIgali, ou la chronique d'un échec à pleurer... Le film du reporter d'images Jean-Christophe Klotz n'est ni une histoire du génocide de 1994, ni un brûlot contre la passivité de la France dans cette histoire. Il s'agit davantage d'une réflexion sur le pouvoir des images face au monde, en même temps que d'un retour sur une tentative vouée à l'échec d'enrayer le génocide. En 1994, Klotz filme un dispensaire cerné par les milices Interamwé, dans lequel sont réfugiés des centaines d'enfants tutsis. Il finira avec une balle dans la jambe et sera rapatrié, mais ses images, il les montrera à l'opinion française, convaincu qu'elles pourront venir en aide aux Rwandais restés sur place. Amère désillusion... que d'autres acteurs du drame ont également expérimenté : Kouchner, un père belge, le chef de la mission de l'ONU au Rwanda... Tous ont cru qu'en mobilisant l'opinion mondiale, en négociant, ils pourraint éviter que le massacre ait lieu. Ils ont tout tenté, même le plus désagréable, comme dans cette scène incroyable où Kouchner rencontre un dignitaire huttu, qu'il essaie d'amadouer. Mais la triste réalité, c'est que la machine génocidaire fut plus forte qu'eux. La catastrophe a bien lieu. Et ce qu'il y a de plus poignant, c'est que ces types, qui sont objectivement des héros, qui n'ont rien à se reprocher, sont tous inconsolables, car ils portent et porteront à jamais le deuil du million de victimes. Ce qui comptait, face à cette horreur en gestation, ce n'était pas de faire tout son possible, c'était de réussir, de sauver ces vies à jamais perdues. La détresse, le désespoir de ces quelques témoins, qui, malgré leur expérience de l'horreur, ne peuvent pas reparler de ces événements sans s'étrangler de douleur. Nous sommes tous inconsolables devant ce qui a été... Alors, face à un massacre, il n'y a plus qu'à pleurer... Voilà ce que dit ce film magnifique et d'une grande intelligence, qui recèle tant de moments inouis. C'est à mon sens un chef d'oeuvre.
Bouleversant. Horrible. Indicible. Toute l'hypocrisie du monde est là. L'humanité semble être plus que malade. Elle est elle-même la maladie. La duplicité des gouvernements est prouvée. La bonne conscience des responsables politiques est là, dégoulinante. La désinformation est terrible, ignorée. Bien sûr, c'est un film qui fait moins rigoler que Taxi 3 ou Le Boulet. Malheureusement.
Comment réagir après un film pareil ? La France et la communauté internationale s'est vraiment montrée faible face à ce drame humanitaire. Voir ce film permet de nous faire prendre conscience que certains évènements sont moins médiatisés que d'autres, alors que leur gravité est pourtant bien plus importante. C'est un moment difficile et triste que de voir ce film, mais cependant nécessaire.