Bizarre. Aussi simple que cela puisse paraître, c'est le seul et unique mot qui nous vient à l'esprit à la fin du film. Jens Lien réalise ici un véritable OFNI, entendez par-là, Objet Filmique Non Identifié ! Venu tout droit de Norvège, cette " chose " indéfinissable est pourtant une drôle de surprise. Et ce dès les toutes premières minutes du film, et jusqu'à la fin, où l'on en perd pas une miette. Pourtant, l'histoire en elle-même est relativement complexe, bien que la mise en scène et le scénario ne soient en aucune manière mis en cause, pour vous expliquer le pourquoi du comment avec Norway of Life, disons simplement (pour éviter de vous embrouiller) que c'est l'histoire d'un homme qui débarque de nulle part dans une ville qu'il ne connaît pas, décroche un job d'une étrange façon, et commence à découvrir petit à petit dans quel univers étrange il a bien pu atterrir. Dans une ville complètement aseptisée, où les habitants s'apparenteraient plus à des robots qu'autre chose, où la nourriture n'a ni goût ni odeur, où le sexe se fait sans aucun plaisir, où l'alcool n'a plus aucun effet sur vous, même le suicide ne peut rien vous faire (le personnage principal a beau se faire déchiqueter par une rame de métro, il s'en sort à chaque fois indemne). Vous l'aurez donc compris, ici, c'est du grand n'importe quoi, on essaye tant bien que mal de suivre le film, en essayant de comprendre où le réalisateur veut en venir. Mais il faut remarquer une chose, la mise en scène et le choix des acteurs comptent beaucoup dans ce film, on se sent captivé quoi qu'il puisse se passer, malgré les longs moments de silence qui ponctuent le film (comme sait très bien le faire Michael Haneke). Une réalisation étonnante et déroutante, mais qui à valu à son réalisateur (qui en est à son second long-métrage) de remporter trois Amanda Awards (l'équivalent norvégien de nos César), le Prix ACID au dernier Festival de Cannes, ainsi que le Grand Prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2007.