Demblée vient la question : « pourquoi un second film ? ». On en aurait préféré un seul, dune durée certes longue mais peut-être plus prenante. Dans la première partie, Lok qui avait réussi à avoir et le poste et le sceptre se représente face à Kun personnage violent et surtout à Jimmy (présent dans lépisode précédent) qui veut utiliser la Triade pour se repositionner dans des affaires légales en Chine.
Autant le premier film était classique, autant cette partie présente plus de profondeur, de ramification, de politique et de transgression face aux principes de la Triade dont le plus important reste lUnité. Une fois de plus interdit aux moins de 12 ans, il y a une scène qui peut être choquante car à Hong Kong, on se bat à lancienne avec les sabres et la méthode de conversion à un autre clan est sanguinolente : découper à la hache et hacher seffectue au sens propre.
Au fil du film, on se demande si lon nest pas face à une série nommée Élection, ce que contredira la fin. Comme chez Kitano, dans BROTHER (Aniki, mon frère), la morale en moins, la conclusion reste la même : même au plus haut dans une Triade, dans une mafia, on est toujours dominé, dans ce cas, lorigine est chinoise.
Les temps changent, les principes soublient, le parjure apparaît, lunité disparaît. Plus violent, plus contrastée que le précédent film, on saperçoit plus rapidement que le principal personnage, que lon ne peut quitter une association de criminels.
A la question du début, je peux répondre que loin dêtre une suite, cette deuxième partie permet enfin à Johnnie To de montrer létendue de son talent qui dépasse le cadre dune simple aventure ou dun cinéma restant illustratif. Nétant pas crédité à la production pour ce film, ayant les deux scénaristes sur les trois de départ, peut-être est-ce un élément de réponse. Le prochain film ÉXILÉS - qui sortira dans deux mois montrera si lon peut suivre ce cinéaste dans cette voie prenante, puissante et saisissante.