La Terre est en danger, la cupidité de l'homme met en péril le fragile équilibre de l'éco-système. Heureusement, un super-héros veille au grain : Al Gore, qui, s'il n'a pas reçu une bonne orthographe comme super-pouvoir, a vu le danger venir depuis belle lurette et consacre désormais sa vie à répandre la bonne parole écolo. Une vérité qui dérange est grosso modo la version filmée d'une conférence que l'ex vice-président présente un peu partout dans le monde. Grâce à des études scientifiques brillament vulgarisés pour le commun des mortels, quelques gags et, on ne peut pas lui enlever, un certain talent d'orateur, Gore dresse un constat alarmant sur l'état de notre planète, les causes, les responsabilités et les remèdes. Comme souvent dans ce genre de démonstration, on constate un net écart entre le sérieux du sujet et son traitement : d'un côté, on nous présente des faits terrifiants, et de l'autre, il y a tout le côté show destiné à faire passer le message, et le manque de rigueur intellectuelle. Selon le principe "public qui rit est à moitié de ton avis", Gore balance quelques anecdotes rigolotes, ainsi que des vannes bien senties à l'administration Bush (procédé qu'il reproche par ailleurs violemment à ses ennemis !) et diffuse des petits dessins animés très marrants. Après, il utilise sa vie privée pour faire pleurer Margot, montre à quel point son entourage comporte d'emminents scientifiques (mon ami Machin par-ci, mon ami le Pr. Truc par là), participe à des scènes visiblement bidonnées, mélange les genres (le rapport entre le virus Ebola et la fonte des glaces ?) dans une prestation qui se voudrait spontanée mais qui sent méchamment le calcul (notamment sur le côté émotion). Malgré tout l'intérêt du sujet, le film ressemble un peu trop à un spot électoral pour son orateur, un gars qui donne des leçons de morale environnementale à tout le monde, et dont on se demande bien ce qu'il a fait à ce sujet lorsqu'il était le deuxième homme le plus puissant du monde...