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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 9 juin 2016
Un film à vocation érotique ( la sublime Naomi Tani était à l’époque la reine du « pink movies ») qui déploie en filigrane les rapports complexes d’une mère et de sa fille teintés de la tentation de l’inceste (une scène très évocatrice au début du film fait plus qu’évoquer cette possibilité refoulée). A destiner à un public de spécialistes du genre.
Dans la lignée de cinéma érotique japonais qui culmina avec "L'Empire des sens", voici un film mineur mais assez fort dans sa dernière partie. À comparer avec le méconnu "La Femme tatouée" de Yoichi Takabayashi.
Un porno soft japonais, ni plus ni moins, et qui n'a certainement pas sa place dans les salles de cinémas, si ce n'est pour assouvir les fantasmes des critiques presses aigris par leur travail.
Mal envoyé, brouillon, grossier, je dirai même misogyne... Pourtant, ces deux corps de femmes au bain laissent espérer : elles se parlent, s'invectivent, on s'attend à du grabuge, quelque chose de raffiné... Or, la scène de tatouage sonore est le seul moment vraiment marquant. J'ai fini par rester accrochée au très joli visage de la dame Yoshino en question, sa fille à côté par trop niaise, et cette soi-disant jalousie entre les deux à mourir de rire tant les partenaires masculins sont falots. Le film date de 1976 à plein nez, avec les "troussées" systématiques, longs plans fixes appliqués, femmes en pâmoison, désolée mais je baîlle... Un minimum d'intrigue était possible, notamment de la part du tatoueur le seul mâle à avoir "une gueule" et un semblant de caractère dans ce film... Un soupçon de poésie, un choc, enfin une surprise quelconque et on prenait l'issue en pleine poire !
La sortie tardive de ce "roman porno" des années 70 est une bénédiction : petite production à caractère érotique, cette madame Yoshino se révèle bien plus réussie que prévue. Tout d'abord parce que les scènes affriolantes sont d'une belle efficacité. Enfin parce que l'histoire n'est jamais un prétexte aux scènes érotiques, mais conduit vraiment l'action. Enfin parce qu'à l'image de tous les films japonais de l'époque, le réalisateur ose tout et filme des situations sado-masochistes plutôt spéciales. Enfin, le film est également une jolie histoire d'amour qui défie le temps et la mort. Bizarre, mais stimulant.
C'est un film intéressant.Quand on aime voir des films,on appréciera la réalisation sensuelle et virtuose dénuée de vulgarité,et de manière génerale on appréciera cette oeuvre profonde et subtille dont l'érotisme est au service du film et de la profondeur de l'histoire.Un film à voir.
Superbe! Konuma ne se contente pas de filmer avec talent et originalité des scènes érotiques. Au contraire, il s’inscrit dans le droit fil de traditions artistiques japonaises plus ou moins anciennes (le théâtre kabuki, les romans de Tanizaki, en particulier la célèbre nouvelle "Le tatouage", adaptée auparavant par Musumura) pour faire de son film une parabole vénéneuse sur l’ambiguïté inhérente à toute relation amoureuse, et au delà sur la situation vécue par le Japon dans cet après-guerre où tant de choses changent à toute vitesse. A l’origine du désir fou de Mme Yoshino pour Kikusaburô, y a-t-il le jeune acteur "onnagata" plein de grâce drapé dans son kimono rouge, ou au contraire le "aragoto" au maquillage démoniaque qui l’a violée en coulisse dans sa jeunesse ? Est-ce la bestialité ou le sublime qui l’attire ? Une dualité similaire se retrouve dans le personnage de Hideo, tiraillé entre son désir pour madame Yoshino, fantasmatique et incarnant le passé, et sa fille, terre-à-terre et ancrée dans le présent. La défaite finale de la mère est aussi celle de la civilisation japonaise traditionnelle, anéantie par la modernité matérialiste et désenchantée. Il y a des séquences inoubliables : celle du tatouage, ou celle où madame Yoshino contemple son amant et sa fille enlacés à l’étage en dessous. L’ensemble est magnifié par un travail remarquable sur le cadrage, la profondeur de champ, les couleurs et les éclairages. Vraiment, un film à découvrir !