Quand l'acteur de Dodgeball, Joel David Moore, écrit et réalise, ça donne Spiral. Naviguant entre le drame et le thriller, ce petit film est aussi épatant qu'il est formellement réussi. Mason ne semble pas, à première vue, avoir été traité avec délicatesse par le Seigneur : asthmatique, hypocondriaque, asociale, introverti et accessoirement artiste, il n'a pour seul ami que Berkeley. Celui-ci tente de l'aider à se construire. Un jour, Mason fait la connaissance de la délicieuse Amber qui va s'introduire dans son petit monde...
La première chose qui m'a marqué dans ce film, c'est le montage, il bénéficie d'un intérêt particulier. Ainsi, les effets n'en seront que plus expressifs, les connotations se révélant plus mystérieuses que de prime abord. Ensuite, et c'est un corollaire, le rythme du métrage ne se noie pas dans l'immobilité bien qu'il soit loin d'être trépidant. Spiral est une production non pas amorphe mais qui joue d'une cadence lente et démonstrative. Elle permet par ailleurs de donner du relief à ce freak attachant mais énigmatique. Car, c'est bien le portrait de Mason qui, tel un fil rouge, va interpeller notre curiosité et nous amener dans les tréfonds de son âme. Aidé d'Adam Green (bien connu des aficionados pour Hatchet) à la réalisation, ils vont oeuvrer pour donner à Spiral une certaine poésie (dans des champs contre champs, le son du musicien...), une ambiance distinctive (cette porte entrouverte...) et une tension progressive. Le casting est conduit avec efficacité : Joel David Moore est un Mason on ne peut mieux et Amber Tamblyn (127 Heures) a de la fraicheur. Spiral est un film de choix qui ne plaira pas à tout le monde mais qui a le mérite de traiter son scénario vers des latitudes plus originales. En bonus une bo jazzy superbe. 4/5