Très bon film, presque totalement juste... du moins en ce qui concerne la jeunesse de Tel Aviv. On croit peu à l'irruption d'Ashraf dans l'appart de la rue Schenkin. Les papiers de Noam trouvés dans la mêlée du check point ? Mais pourquoi pas, bien des choses extraordinaires sont possibles sur cette terre. Les jeunes israéliens sont très bien vus, leur créativité, leur humour déjanté, leur joie de vivre... et aussi leur déconnexion décomplexée face aux réalités palestiniennes. L'ambiance de Tel Aviv, c'est ça. Leur connaissance des Palestiniens, c'est ça : extérieure, simpliste, mais bienveillante. La rave pour la Paix est d'anthologie à cet égard : pleins de bonne volonté, mais en totale déconnexion de ce qui pourrait être utile... une approche totalement égocentrique.
Ashraf et sa famille posent plus problème: lui, trop peu expressif. Comme si l'acteur, arabe israélien, se prêtait à contre-coeur à jouer dans un film israélien. La société palestinienne ? ce ne sont que mariages, enterrements, barrages et attentats. La soumission des Palestiniens aux barrages, leur (presque incroyable) résignation, sont, elles, très bien vues.
Mais quelle épaisseur psychologique pour Ashraf ? Après 25 ans d'une vie confrontée à bien des réalités révoltantes, comment être à la fois amoureux de Noam... et ne rien lui dire sur le choc intérieur, la tempête, qui doit l'animer? Et pourquoi n'est-il pas plus fasciné par cette société , infiniment plus ouverte, séduisante (surtout pour lui), qui lui était interdite jusque là ? Comme si affleurait l'identité de l'acteur : arabe israélien, il est (aussi) résigné, mais connait parfaitement les Israéliens et ne s'en étonne plus.
Bref, la jeunesse tel-avivienne est magnifiquement filmée, belle et attachante. Mais l'histoire d'amour aurait dû la conduire, en particulier Noam, à être plus attentive aux Palestiniens, au-delà des stéréotypes, à leur épaisseur et leur humanité, qui ne sont qu'effleurées.
Le public israélien aussi y aurait gag