C’est le type même du film plein de bonnes intentions et qui à force de tirer dans toutes les directions, ne parvient pas à exister vraiment. Après les adolescent(e)s dans “la vie ne me fait pas peur”, les entre trente et quarante ans dans “les sentiments”, Noémie Lvovsky traite du troisième âge. Mais, par peur de ne pas séduire (c’est légitime), par crainte aussi de ne pas être tout à fait au point sur le sujet (difficile de parler de la vieillesse quand on est encore jeune), elle chaperonne son “vieux” d’une fille pas tout à fait bien dans sa peau, et qui paraît bien plus naturelle, avec un rôle sans doute mieux écrit, mieux senti, que celui du père. Jean-Pierre Marielle est en effet formidable, plein de vie, mais pas très crédible.
Tous les personnages sont d’ailleurs assez bien définis, attachants, avec des personnalités contrastées, mais chacun joue dans son coin, il n’y a pas de complicité. Il faut dire que le manque d’histoire véritable ne les aide pas. En lieu et place d’un scénario construit, on a le droit à de multiples références cinématographiques, des numéros d’acteurs dans des petits rôles (Daniel Emilfork, John Arnold en un Hitler de comédie grotesque, Judith Chemla,...), une visite au mémorial de la Shoah qui n’apporte pas grand chose à l’ensemble du film, une musique signée Archie Shepp qui ne cadre pas avec les images.
Au final, on ressent une petite ambiance mélancolique, mais diluée dans un mélange d’intentions désordonnées.