Comment perdre 5.5 euros?? Voilà un film où l'on sait où l'on va... Film basique, un sentiment de déjà vu, sans rythme, bref on s'ennuit, la fin est visible dans la première demi-heure... Donc, un peu voir beaucoup déçue par woody allen qui nous a habitué à mieux.
Film subtil et complexe, dévoilant la faiblesse humaine de deux frères complètement dépassés par les évènements. Ils cèdent à la facilité, et l'apparence, l'ambition et le remord font ici des ravages. Deux comportements radicalement opposés vont les mener à l'impasse. Brillamment inspiré de la mythologie grecque, Le Rêve de Cassandre est résolument noir. Les deux frères sont frappés par leur destin et l'achat symbolique du bateau marquera leur descente aux enfers : signe extérieur de richesse, apparence, bonheur, mais aussi dérive (cf l'Odyssée), suicide, bagarre... tout commence et termine au même point. J'aime beaucoup le nouveau style de Woody Allen, et je vais courir voir Match Point !
Un film magnifique et prenant, une tension crée tout au long de ce sombre chef d'oeuvre de Woddy Allen. De plus, les acteurs sont deux grands noms et le jeu du tourmenté personnage de Colin Farell (Terry Blaine) est LE meilleur, de peu devant l'epoustouflant Ewan McGregor (Ian Blaine).
Dans la veine de l'inoubliable "Match point", un nouveau Woody Allen féroce, avec sa "morale" totalement amorale. Ceux qui gagnent, ce sont les cyniques, les lâches, ceux pour qui l'existence des autres n'a d'intérêt que si elle leur rapporte. Mais l'égoïsme et l'indifférence ne sont pas l'apanage d'un "méchant" : les deux frères sont au départ deux braves garçons, avec des petits soucis et des plaisirs inoffensifs. On les voit se transformer, chacun à sa manière, sous l'influence de l'oncle diabolique, le plus correct des deux se révélant être le plus cynique. Cette impitoyable plongée dans la nature humaine et finalement cette tragédie, l'auteur la montre avec un recul qui met le spectateur en situation de témoin, complètement entraîné dans le sillage des deux garçons, oubliant de les juger, tant leur évolution présente une logique rigoureuse, un naturel évident. On sort du film un peu plus pessimiste, mais le magicien Woody nous a manipulés comme ses personnages l'ont été. Moi, j'applaudis!
Dans la lignée de match point mais moins bien abordé : des scènes assez inutiles, avec des longueurs mais servi par des acteurs totalement extraordinaire, une histoire immorale, superbement filmée. Je pense qu'il faut aller le voir, déjà parce que c'est Woody Allen mais aussi car c'est un film qui mérite vraiment d'être vu.
Un film qui poursuit ce qu'avait fait Woody Allen dans "Match Point" mais c'est quand même un ton en dessous de ce dernier. Les acteurs sont excellents surtout Colin Farell qui m'a vraiment épaté! Peut être va-t-il commencer à jouer des rôles qui lui conviennent? En tout cas, rien à voir avec la daube qu'il était dans "Alexandre" ou "Miami Vice". Son rôle lui convient à merveille. Ewan Mc Gregor est égal à lui même, il est correct même assez bon. En ce moment, j'ai l'impression que c'est la mode des tragédies dans les familles, un peu comme ce qui se passe dans "7h58 ce samedi là" de Lumet. Allen clôt en tout cas sa trilogie britannique de belle manière même si ça n'a pas la puissance de "Match Point" c'est quand même de très bonne facture. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre, le prochain opus avec la belle Scarlett Johansson!
j'ai beaucoup aimé. c'est un grand film. Allen reprend le motif central de Match Point - le meurtre - pour le retravailler dans un étirement total puisqu'il en fait le corpus de son nouveau film, en en filmant causes et conséquences. Le truc sidérant dans un film, c'est que c'est une tragédie grecque au sens le plus strict du terme. Aucun second degré (quelle joie), un vrai film sérieux au 1er degré comme ça fait longtemps que je voulais en voir un. La mise en scène de Allen est fabuleuse d'exactitude et de précision, ne tombant jamais dans l'emphase ou le démonstratif. Elle épouse littéralement son film. Et les comédiens, mac gregor et farrell, sont exceptionnels, parvenant à rendre attachantes des ordures intéressées uniquement par le fric. Car c'est là où Cassandra se différencie de Match Point. Il n'y a plus que le fric et rien d'autre comme moteur pour les personnages. Que c'est sombre...
Le Reve de Cassandre n'a que l'ambition d'etre une habile variation sur les antiques ressorts de la tragédie, mais il a cette ambition. De la tragédie antique, le film retient la structure de la double motivation: celle de la volonté humaine, et celle du destin qui la confirme ou plus souvent la contrecarre, sur une musique de Philip Glass significativement répétitive et aléatoire. Au sein meme des personnages, le partage se fait dans un parfait jeu de miroirs entre les etres qui s'en remettent au cours des choses et ceux qui ne cessent de le défier. Cette ambivalence est exemplairement illustrée par le couple des deux frères dont c'est l'histoire, mais tout aussi bien par celui du père et de l'oncle, et enfin celui des deux petites amies. On trouve d'un coté toutes les figures de l'involontaire et du destin inexorable: le hasard (le premier frère), le conformisme social (la petite amie de ce dernier) et le fatalisme (du père qui ne cesse de débiter des proverbes). Face à elles se trouvent mises en parallèle les variations possibles autour de la volonté acharnée de l'homme: l'ambition, la volonté de promotion sociale et la foi en soi-meme. La mère seule semble sans double humain, et incarne une Cassandre "inverséee" en ne cessant de louer les bontés de celui qui fera finalement le malheur de tous, comme le bateau qui porte ce nom en sera l'agent final. Cette belle mécanique est donc parfaitement huilée, mais Woody Allen échoue en partie à lui donner l'ame dont était doté le magistral Match Point. Cette incapacité tient à deux raisons, dont la première, une reconstitution artificielle du milieu populaire anglais n'est pas la plus importante. C'est plutot l'échec à incarner véritablement la tragédie qui fait défaut à un film trop évidemment cérébral et ludique, comme le signale un clin d'oeil du cinéaste: au cours d'une élégante garden party, deux personnages échangent des vues sur Euripide comme autant de mondanités, tandis que la véritable tragédie se joue ailleurs.
Quel réalisme! Ce film est vraiment poignant. Non pas que l'histoire soit extraordinaire, au contraire elle est plutôt banale, mais le côté mis sur les remords qui suivent le meurtre et la référence à la tragédie d'Eschyle créent une atmosphère de suspens et de tension qui tiennent vraiment le spectateur en haleine. Un film qui fait réfléchir.
Match Point m'avait profondément ennuyé : attendu et plat, calibré pour le public européen, le film parfait pour les soirées bobos parisiennes (Ah quel justesse, quelle regard pointu, quelle description des classes sociales..... bla bla bla) Heureusement arriva Scoop déjà bien meilleur. Et voilà Le rève de Cassandre : un sommet absolu, une maîtrise totale. Woody Allen s'est enfin renouvelé.
Un mariage d'Hitchcock (L'inconnu du nord express) de Comencini (l'argent de la vieille) de tragédie biblique (Caïn et Abel) et même de Scorsese (Si... Si... ).
Une écriture cinématographique impressionnante dans sa modestie et son absence d'effets. Les scènes sont menées jusqu'au point limite jusqu'à la dernière image.
Un art de l'élipse du montage formidable (à rapprocher du dernier Chabrol également impressionnant de maîtrise).
Quelle direction d'acteur, quel art du détail.
Un film noir et d'une humanité magnifique. Incontournable !
Admirable Woody Allen. 1h48 sans un instant d'ennui. Sa morale sans moraliser. Sa tendresse pour les paumés, victimes toujours. Le triomphe des cyniques, des riches que rien n'arrête. Tout est bien ficelé. Au passage une critique à peine voilée mais pas hargneuse des milieux du cinéma et du théâtre. Et toujours l'importance de la fatalité dans le destin de ses personnages. Ce n'est pas "Scoop" ni " Match point". C'est autre chose,d'aussi bon.