Oui, bon, Chambre 1408 est un métrage qui se laisse regarder, et qui est plutôt bon même, mais j’ai trouvé l’ensemble finalement un peu vain, ce qui se révèle d’ailleurs dans une conclusion très moyenne.
Le casting s’appuie essentiellement sur John Cusack, qui trouve un bon rôle, et livre une prestation des plus solides, lui qui monopolise quasiment tout le temps l’image. Brillant à rendre le glissement de son personnage dans la folie, il est tout fait plaisant à suivre. Le film dispose aussi de bons seconds rôles, dont on regrettera qu’ils ne soient pas davantage exposés. C’est le cas notamment de Samuel L. Jackson, qui nous gratifie d’un des meilleurs passages du métrage. Pour le reste je n’ai pas grand-chose à dire, puisque Mary McCormack est tout de même restreinte à peu de chose, et ceux qui espéraient peut-être voir Tony Shalhoub loin de Monk seront déçus car pour le coup il fait un passage en coup de vent.
Le scénario a de bons côtés, et de moins bons. Je dirai que le film est prenant pendant l’essentiel de son déroulement. La présentation est bien conduite de sorte qu’elle n’ennuie pas, et il y a réellement de bons moments dans la fameuse chambre, où l’on espère découvrir peu à peu les mystères qui l’entoure. Rythmé, doté de bonnes idées, Chambre 1408 s’appuie en plus sur un budget solide pour offrir un spectacle distrayant. Le souci vient en fait des dernières vingt minutes. Là ça vire un peu au n’importe quoi, le film s’échappe du huis clos oppressant, il accumule les « tableaux » sans réel sens, jusqu’à la conclusion que je n’ai pas trouvé fameuse, loin de là. J’ai même trouvé l’idée du cocktail assez ridicule. J’ai le sentiment que le film ne savait lui-même pas trop comment sortir de cette fameuse chambre, et nous offre un twist bien timoré du coup.
La réalisation est bonne, là-dessus rien à dire. Chambre 1408 est un film plutôt classieux, élégant, bénéficiant d’un solide budget, ce qui lui permet de disposer de beaux décors, d’une photographie raffinée, et le réalisateur, talentueux, nous gratifie de beaux plans, de beaux cadrages, qui font plaisir à voir et donne réellement une tonalité maitrisée et raffinée au film (à l’image de sa jaquette finalement). On évolue à ce niveau au-dessus de la série B quelconque, et ça se sent. Un peu déçu cependant que l’ambiance musicale, et même sonore plus généralement, ne soit pas du même niveau. Alors Chambre 1408 est un film a budget assez conséquent, qui cherche de fait à toucher un public assez large, donc il ne faudra encore une fois pas s’attendre à voir réellement un film d’horreur. C’est finalement de l’épouvante très soft, et Jackson aura beau nous balancer une énumération d’horreur, on ne peut que se sentir déçu que le film ne nous offre pas des choses approchantes.
Au bout du compte j’ai bien aimé Chambre 1408, mais il faut reconnaitre qu’en réalité il ne sait pas trop où il va, et on le comprend dans une dernière partie assez mal conduite. Reste de bonnes choses, c’est certain, mais le métrage n’est pas tout à fait aussi bon que ce que l’on aurait pu espérer, surtout en voyant une première partie des plus prometteuses. 3.5.