James Huth a toujours désiré faire un teenage movie français. "Un film joué par des jeunes, que je pourrais mettre en lumière, faire briller, explique-t-il. Je voulais mettre en scène cette explosion d'énergie, d'audace, d'insolence. L'adolescence est l'âge où l'on découvre le monde et où l'on se découvre soi-même. C'est un potentiel dramatique unique."
"Quand nous avons eu l'idée d'un téléphone "vivant", avec ses propres pouvoirs, comme une lampe d'Aladin du XXIe siècle, nous l'avons tout de suite imaginé dans la main d'un adolescent, confie James Huth. Le portable est l'objet le plus intime des adolescents. Celui dont ils ne se séparent jamais. Rarement éteint, toujours à portée de main, il est au coeur des premiers échanges amoureux, car il autorise un contact avec l'autre qu'ils n'auraient jamais osé établir sans cet outil. De la réunion de ces deux idées, est né Hellphone."
Hellphone se veut également porteur d'un message. Comme l'explique James Huth, "Le chemin vers la connaissance de soi et la simplicité est essentiel pour devenir un adulte libre et bien dans sa tête. C'est le message que j'avais envie de faire passer aux jeunes, en les faisant marrer plutôt que de leur prendre la tête. D'où cette comédie déjantée. En fait le film est une parabole sur les dangers du paraître."
Au moment de l'écriture de Hellphone, James Huth n'a pensé à aucun comédien en particulier pour le rôle principal. Trouver l'interprète de Sid était un point délicat. C'est Bruno Coulais, le compositeur, qui lui a parlé de Jean-Baptiste Maunier. "J'avais évidemment l'image du petit prodige des Choristes, se souvient le réalisateur, mais je le trouvais a priori trop jeune. Bruno a insisté et il a eu raison. Dès notre première rencontre, j'ai su que j'avais trouvé Sid. J'ai découvert un tout jeune homme d'une extraordinaire maturité pour son âge, une humilité et une stabilité inespérées au regard de ce qu'il avait vécu. Je lui ai donné le script et, dès le lendemain matin, il m'a rappelé. Il avait énormément envie de jouer le personnage, et il fallait ce désir pour accepter l'investissement humain que cela allait lui demander. Il n'a jamais relâché ni son enthousiasme, ni son acharnement au travail."
En constituant la troupe de lycéens, James Huth souhaitait mettre en lumière les meilleurs comédiens de la génération à venir. "Nous avons passé au crible plus de quatre cent cinquante gamins entre quinze et vingt-cinq ans en France, en Belgique et en Suisse, explique le réalisateur. Ces jeunes font partie de la génération Hellphone, celle qui est née avec le téléphone portable." C'est à l'issue de ces nombreuses auditions que Benjamin Jungers, Jennifer Decker ("à la fois belle et accessible, rock'n roll et romantique" dixit le réalisateur) et Vladimir Consigny ont été choisis pour figurer dans le film.
Pour la musique de Hellphone, James Huth a fait appel à Bruno Coulais, un compositeur qu'il connaît fort bien pour avoir notamment travaillé avec lui sur Brice de Nice. Il raconte : "Pour la musique, la démarche a été simple. La plupart des réalisateurs que j'admire ont un lien fort avec un compositeur - Tim Burton avec Danny Elfman, Alfred Hitchcock avec Bernard Herrmann, Steven Spielberg avec John Williams. Sans oser me comparer à eux, ce lien existe pour moi avec Bruno Coulais. Nos collaborations précédentes ont été tellement fabuleuses que je ne me voyais pas travailler avec quelqu'un d'autre. Il a su prolonger l'univers du film à travers sa musique. Dès le premier thème, lorsque l'on découvre le téléphone dans le générique de début, il y a le souffle, le mystère et l'émotion dont je rêvais."
Pour les chansons du film, James Huth a procédé de la même façon que pour le casting. Lui et son équipe ont en effet écouté tous les jeunes groupes de rock français avant de choisir les Elderberries. "Ils ont moins de vingt ans et leur musique est vraiment géniale, explique-t-il. Sept de leurs chansons sont dans le film dont trois chansons originales qui seront aussi dans leur prochain album."