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Hastur64
224 abonnés
2 289 critiques
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3,0
Publiée le 19 juin 2014
Le premier film de Nicolas Winding Refn est assez déconcertant quand, comme moi, on a vu ses dernières productions comme "Walhalla rising, le guerrier silencieux", "Drive" ou "Only God forgives" et on a peine à y reconnaître la patte du réalisateur Danois. Le film semble beaucoup plus modeste dans sa forme et dans son esthétisme que ces glorieux successeurs et, pour un réalisateurs dont les œuvres ou du moins les personnages principaux sont peu bavards, le personnage de Franck, bien qu'un peu ours, tranche par sa sociabilité. Après le film, s'il n'est pas vraiment inédit, a quand même sa petite originalité avec cette chronique d'une semaine d'un dealer bon vivant qui voit les emmerdes lui tomber dessus et qui est de plus en plus acculé à des solutions extrêmes. Si le début du film laisse un moment de flottement qui fait s'interroger quant à la finalité de ce qu'on voit, une fois les ennuis accrochés aux basques de Franck, on se laisse embarquer avec lui dans cette course contre la montre pour rembourser des créanciers aussi bonshommes que dangereux. Si Mads Mikkelsen est présent au casting, il n'a finalement qu'un rôle secondaire (qui disparaît après le premier tiers du film) et c'est Kim Bodnia qui crève l'écran en dealer, finalement plutôt sympathique, qui s'enfonce de plus en plus dans le chaos pour essayer de sauver sa vie en tentant en parallèle de mener ses journées comme si de rien n'était dans un presque déni de réalité. La nervosité de ce petit polar et la bonhomie des personnages explique le succès de ce film qui n'est pas sans évoquer en plus violent le "Trainspotting" de Danny Boyle. À voir pour constater la nette évolution entre cette première œuvre et les derniers longs-métrages d'un réalisateur marquant.
Nicolas Winding Refn frappe très fort avec ce premier film. A Copenhague Franck pratique le trafic de drogues avec son complice Tonny et l'aide de Vic une prostitué qui lui sert de "nourrice" avec laquelle il entretien une relation ambigu. En tentant un gros coup qui va échouer, Franck se retrouve à devoir une grosse somme d'argent à Milo, un trafiquant de bien plus grande envergure que lui. Une course contre la montre s'engage alors pour sauver sa peau. Que faire? dégoter l'argent qu'il doit à tout prix...ou peut être trouver une échappatoire. En suivant Franck, le film dépeint avec beaucoup de brio un milieu criminel froid et sans pitié dans lequel s'agglutine dealers, putes, toxicos, miséreux ...parfois aussi victimes que bourreaux qui se débattent tant bien que mal dans un milieu qu'ils ont pourtant choisi .La réalisation immersive caméra à l'épaule est particulièrement réussi. Le film mise beaucoup plus sur une mise en abîme tout en tension que sur une violence explosive, à juste titre. Les scènes sanglantes sont finalement très peu nombreuses mais toutefois bien calibrées. Reste à voir la suite....
J ai vu ce premier opus après le second, non pas que cela gêne l histoire ces dernières étant complètement indépendantes. Force est de constater que dans ce cas la suite a surpassé l original. Pusher premier du nom est un film sombre et efficace qui relate le quotidien de dealers minables à Copenhague. Plans foireux, embrouilles, vie au jour le jour avec des lendemains de plus en plus incertains, violence sont présents tout au long du film. La photo n est pas extraordinaire mais côté mise en scène on sent déjà le talent du metteur en scène danois au nom imprononçable.
La mise en scène et les personnages sortent de l'ordinaire, pas de clinquant, une bonne description du milieu des camés et un acteur principal qui fait une bonne prestation. Mais pour le reste c'est lent, on s’ennuie, c'est prévisible. Pas de quoi justifier un pareil encensement des critiques...
Depuis la sortie de Drive, je me suis dit qu'il fallait que je voie rapidement d'autres Refn. A chacun sa notion de la rapidité mais c'est enfin chose faite avec le premier opus de la trilogie Pusher. Et ça dégomme. J'ai rarement vu de thriller aussi immersif, aussi jouissif. Pusher c'est l'illustration même du scénario simple mis en scène par un patron. Au fond il s'agit là d'une histoire de trafiquants de drogue comme on a pu en voir des dizaines, mais Refn sublime cette histoire par sa manière de faire naître la tension, de nous placer directement au coeur de l'action. A l'inverse d'un Drive qui est formellement très propre, ici c'est brut de décoffrage, la photo a notamment ce grain que j'apprécie particulièrement dans ce genre de thriller. Ça rend le tout encore plus crade, plus obscur. Caméra à l'épaule, nous voici plongés dans une semaine de la vie d'un petit dealer qui va virer au cauchemar complet.
Cette notion du temps et de l'espace est un gros point positif. Nous ne sommes jamais largués et toujours au contact du personnage principal, et de là naît cette tension particulièrement palpitante. Le rythme de Pusher est particulier, assez lent puisque sur le principe il n'est pas si loin d'un film en tant réel, mais il permet de s'immerger pleinement, de comprendre les enjeux auxquels se frotte ce dealer dans la mouise. Au fond, chaque scène permet de mesurer l'étendue de cette descente aux enfers qui s'accélère crescendo. J'aime par exemple ce passage dans le commissariat où tu sens que s'opère le tournant de l'intrigue, que Frank est en train de perdre le contrôlé. Il y a dans ce film cet aspect nihiliste teinté de fatalité qui le rend particulièrement excitant.
Et ça fait plaisir aussi de voir des acteurs pareils, avec des gueules atypiques et du charisme à revendre. Tout ce qui compose le film a de toute façon de la gueule, sans oublier cette BO Rock/Metal qui envoie sévèrement. Un des meilleurs thrillers que j'ai pu voir sans aucun doute. C'est tendu, cynique, il y a de l'humour noir et les pointes de violence sont tellement intenses qu'elles laissent sur le cul. A la manière d'un Drive d'ailleurs, on s'y attend mais leur intensité est tellement choquante que ça en devient surprenant. Du coup j'ai hâte de voir la suite, quasiment unanimement proclamée meilleur opus de la trilogie. Car vu la gueule de ce premier Pusher, Refn a déjà atteint des sommets. Dantesque!
La vision enchantée de "Drive" nous a poussé à découvrir plus amplement la filmographie de Nicolas Winding Refn, à commencer par son premier film danois "Pusher", réalisé en 1996. Premier volet d'une trilogie dont les suites sortiront dix ans après, celui-ci se veut une plongée dans un cercle mafieux constitué de drogue, de violence et surtout de ratés. Du côté de la réalisation, les adeptes de "Drive" seront surpris tant celle-ci se situe à des années-lumière des cadrages millimetrés qu'adoptera le cinéaste plus tard. Refn orchestre son récit caméra à l'épaule, en décors naturels, conformément au Dogme de Lars Von Trier qui à l'époque était souvent de rigueur. C'est peut-être comme ça qu'il faudrait voir "Pusher" et ces débuts ; à la fois vifs et impulsifs mais également encore sous le joug d'une tradition alors en vogue. Le tout à ajouter aux habituels défauts d'un premier film à sa voir une réalisation parfois brouillonne, un rythme inégal ou encore une intrigue légèrement répétitive. Les bases sont néanmoins jetées et Refn livre déjà quelques-unes de ses clés majeures comme une BO intéressante et une interprétation remarquable, Mads Mikkelsen en tête dans son tout premier rôle au cinéma. Ce double début constitue à lui seule une bonne raison de le voir.
l'homme qui murmurait à l'oreille des chameaux
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3,0
Publiée le 11 juin 2014
Un film façon ARTE et c'est ce qui fait son charme. Un remake d'une grosse production ne rendrait pas le même effet. On est transporté dans les bas-fonds Danois. Ce film nous plonge dans les abîmes d'une descente aux enfers d'un homme à qui rien ne sourit.
Un peu déçu par ce premier film si côté par la presse avec son côté amateurisme caméra sur l'épaule et une violence un peu pénible à la longue . Mais le film ne laisse aucun répit aux spectateurs avec la course effrénée de Frank (kim Bodnia) pour récupérer de l'argent , payer sa dette et essayer de sauver sa vie dans le milieu déprimant de la drogue de Rotterdam...
Ayant adoré "Drive", "Only God Forgives" et "Bronson" je ne pouvais qu'avoir envie de continuer la filmographie de ce cher Nicolas Winding Refn, et quoi de mieux que de commencer par sa célèbre trilogie "Pusher". Un premier volet très prenant même si il y'a certaines baisses de rythme à certains moments mais rien d’affolant, le casting est vraiment efficace, Mikkelsen est surprenant dans ce rôle, surtout quand on l'a connu dans des rôles comme Hannibal, la réalisation à l'épaule est entraînante et bien géré mais Refn m'a habitué à mieux, surtout grâce à ses magnifiques plans dans Drive et OGF, le scénario n'est pas inédit mais bien écrit et comme dit plus haut très prenant, la bande son envoi du bois et voilà quoi, je sais pas quoi dire de plus à part que je m'attendais à un truc ultra violent et que finalement il ne l'est pas tant que ça, Refn ne tombe pas dans la violence gratuite et c'est tant mieux.
C'est avec ce petit film coup de poing que Nicolas Winding Refn s'est fait connaitre du reste du monde. Nous étions en 1996. Suivre ses personnages en caméra portée au plus près des visages était d'une grande innovation. Très sombre,très prenant,très décadent,ce premier "Pusher",trouve la parade à son manque de moyens avec une mise en scène et extrêmement immersive. On suit les petites combines de Frank,trafiquant de Copenhague,qui a force de jouer avec l'argent et la drogue,va voir sa dette devenir intenable auprès d'un cadi serbe patient,mais qu'on pressent impitoyable. Cette spirale infernale,cette descente aux enfers est montrée sans complaisance,et sèchement par NWR. Frank apparaît antipathique de prime abord,mais la poisse le poursuit tellement qu'on se prend d'affection pour lui. Son humanité perce aussi derrière la carapace,et il existe une porte de sortie. Va t-il la prendre ou non? Il se dégage un sentiment d'urgence et de dynamisme d'un film,qui possèdent ses climax sanglants,et s'imprègne d'une bande-son hard-rock. Un choc danois.
L’arrivée remarquée sur le marché d’un réalisateur autodidacte, venu de nulle part, mais qui visiblement, avait une œuvre à construire. Faisant fi du Dogme 95, NWR réalise un film noir radical, où la violence est omniprésente sans jamais pourtant s’afficher à l’écran. Incarné par des acteurs pour une bonne part amateurs (piochés ça et là dans les rues de Copenhague), « Pusher » raconte la descente en enfer (encore une) d’un petit dealer assez minable, personnage tentant en vain de garder les mains propres dans un univers résolument sale. En le filmant à l’épaule le plus clair du temps, NWR définit le « dealer » comme un être emprisonné de cet enfer (concept presque abstrait en soi), qui pourtant dans son aveuglement ne s’y résout pas, convaincu qu’il est d’en avoir le contrôle (un thème qui sera aussi abordé assez habilement dans Layer Cake). Quand bien même la possibilité de fuir avec le pactole lui serait offerte, il la refuserait contre toute logique. C’est en cela que NWR frappe fort : ces mafieux ne sont en rien des grandes figures à la Scorsese, leurs décisions sont irrationnelles, leurs faiblesses plus qu’apparentes, pour autant NWR n’en fait pas des anges, car si l’on s’attache aux personnages, c’est bien plus par pitié qu’autre chose (ne sont-ils pas déjà condamnés dès le générique de début – absolument sensationnel au demeurant ?). Pressé par des difficultés financières, NWR se résoudra à donner 2 suites finalement assez mémorables à « Pusher », dans lesquelles, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, il parviendra à se démarquer des codes qu’il a ici fabuleusement installés. Naissance d’un prodige.
Dans la vie, y'a les mauvais films, les bons films et ceux qui vous frappent à coups de batte de base ball tant ils sont géniaux. Pusher, filmé caméra à l'épaule, avec beaucoup de travellings et de mouvements saccadés, permet au spectateurs de se rapprocher des personnages tous très bien peints. Ce n'est pas un simple film de gangsters drogués no limit, c'est aussi l'amitié de Frank et Tonny, le cercle vicieux dans lequel Frank se retrouve, la chronique des bas fonds de la société danoise, mais surtout un thriller ultra nerveux, qui met constamment sous pression à cause de son réalisme époustouflant et de sa mise en scène qui bien que rude, abrupte et artisanale, s'avère assez raffinée en fin de compte.
Mitigé. Le scénario est (trop) simple, prévisible. Cependant le film à de bons côtés et reste plutôt agréable à regarder, quoi-qu'un peu ennuyant.
Son attrait viens, pour moi, des personnages tordus et formidablement interprétés : On à du mal à "saisir" l'excellent Milo, dealeur-cuisto-mafieux serbe; Tonny, dealeur de bas-étage délirant au look excentrique; ou encore Vic qui redonne à la catin-camée ses lettres de noblesses (...) .
Mention spéciale au réal' qui, derrière sa caméra et ses plans glauques et fluos, donne une vrai dimension au film. Pas étonnant que ce type ai reçu le prix de la mise en scène 15ans plus tard (!) pour Drive.
Que dire de plus, si ce n'est que le film te laisse sur ta faim... (Bon sa tombe plutôt bien puisqu'il reste 2 volets)
Entre la fiction et le documentaire, ce film dépeint de manière ultra-réaliste le milieu mafieux. Loin des productions américaines qui parfois idéalise le milieu, ici, tout est glauque, sordide, et même minable, si l'on considère la vie et le parcours des personnages. La réalisation, amplifie cette impression et donne au film une ambiance malsaine et oppressante.