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    Maigret à Pigalle
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    2,4
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    6 critiques spectateurs

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    Luuuuuuuuc
    Luuuuuuuuc

    11 abonnés 658 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 août 2023
    « Vous savez, le visage, c’est pas exactement ce qui intéresse le client. »

    Lorsqu’on s’intéresse en profondeur au cinéma noir français des années ’60/’70, adaptations de Simenon comprises, époque où les collaborations franco-italiennes étaient légion, il est assez surprenant de passer de l’autre côté de la frontière pour regarder et analyser une coproduction italo-française, comme ce Commissaire Maigret à Pigalle, réalisé en 1966. La gestion des plans, par exemple, est assez différente des plans français, plutôt variés et assemblés de manière généralement plus fluide. Ici, on est dans une volonté de réalisme beaucoup moins édulcorée, ce qui concerne aussi, par exemple, les couleurs, plus tranchantes, plus vives. Comme dans une forme de réalisme expressionniste, avec les fameux « plans italiens », tête et buste.

    Mario Landi, très peu connu de ce côté des Alpes, est, apprend-on, un spécialiste du « giallo » (Mario Bava, Tinto Bras, Umberto Lenzi, Dario Argento), ce genre typiquement italien qui équivaut d’abord au cinéma noir avant de se muer en genre populaire mêlant policier, troubles psychiatriques, gore et érotisme, un genre qui refera surface plus tard aux Etats-Unis, notamment via Brian De Palma. Le scénariste Sergio Amidei, lui, a collaboré avec les plus grands noms du cinéma italien, Roberto Rossellini, Mario Monicelli, Alberto Sordi, Ettore Scola.

    Au niveau de la distibution, on sera d’abord surpris de voir Peppone en Maigret. Ça serait oublier un peu vite que Gino Cervi a travaillé sous la direction des plus grands réalisateurs français (Julien Duvivier, André Hunebelle, Henri Verneuil, René Clément) et italiens (Curzio Malaparte, Vittorio De Sica, Mauro Bolognini, Luigi Comencini) et, surtout, qu’il a incarné pour la télévision italienne, le commissaire Maigret pendant huit ans. Pour lui donner la réplique, on retrouve Raymond Pellegrin, qui a partagé sa longue carrière entre la France, l’Italie et les Etats-Unis, José Greci, actrice habituée des péplums italiens, Lila Kedrova, qui a travaillé avec les plus grands réalisateurs français d’après guerre, auteure notamment d’une prestation inoubliable dans Razzia sur la Chnouf (Henri Decoin, 1955), Alfred Adam, dans le rôle de l’inénarrable Lognon et Christian Barbier dans celui du fidèle Torrence.

    Si la réalisation surprend de prime abord, on s’y fait vite et on appréciera les changements de plan en fonction de la gravité des dialogues. Ce qui pêche le plus, hélas, c’est la façon dont est traitée l’histoire, comme une enquête policière traditionnelle, ce qui n’a rien de condamnable en soi, d’autant que les doublages sont bien faits, qu’il y a de temps à autre de brefs moments comiques, sans oublier les instants gastronomiques, que la musique d’Armando Trovajoli (qui a lui aussi travaillé avec les plus grands réalisateurs italiens) est soutenue et que les décors donnent du corps au quartier de Pigalle de la fin des années ’60. Mais il y manque l’essentiel de toute histoire simenonienne : le réalisme psychologique, ce plus qui a permis à l’auteur belge ainsi qu’à la plupart des adaptations de ses œuvres de passer à la postérité. Ainsi, les souvenirs en forme de flashbacks des différents témoins ralentissent la narration de façon plate et affadissent le récit jusque là prenant. Les dialogues de Georges et André Tabet (dialoguistes l’année d’avant du Corniaud et, la même année, de la Grande Vadrouille) sont d’ailleurs aussi assez moyens.

    Au final, c’est la réalisation de Landi et le style à la fois débonnaire et colérique de Gino Cervi (on retrouve parfois les mimiques de Peppone), pourtant assez éloigné de la carrure autoritaire et bourrue, certes, mais aussi flegmatique de Maigret, qui tiennent ce film à flot, à voir comme une curiosité si l’on s’intéresse aux adaptations de Simenon et pour le dénouement où Lila Kedrova est, une fois de plus, somptueuse de fragile pudeur.
    Carlo P.
    Carlo P.

    2 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 avril 2021
    surprenant de trouver pepone dans un rôle aussi différent, lui parlant italien avec ses collègues alors qu'eux parlent français, comme dans don camillo...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 167 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 août 2018
    Le débat ne sera jamais tranché de savoir quel fut le meilleur Maigret à l'écran, Simenon lui-même ayant donné puis retiré son imprimatur à plusieurs récipiendaires du rôle. En France rien moins que Pierre Renoir, Abel Tarride, Harry Baur, Albert Préjean, Jean Gabin, Jean Richard et Bruno Crémer ont enfilé le costume. Le grand Charles Laughton lui-même tenta l'aventure en 1949 dans "L'homme de la Tour Eiffel" sous la direction de Burgess Meredith. Plus étonnement, Gino Cervi le fameux Peppone de la saga "Don Camillo" s'est lui aussi prêté au jeu. Tout d'abord à la télévision puis sur grand écran dans un film produit par son fils Tonino et inspiré de "Maigret au Picratt's". Filmé en plein Paris, cette production franco-italienne dirigée par Mario Landi est de très bonne facture, faisant parfaitement ressortir la pittoresque des livres de Simenon grâce à une distribution cosmopolite parfaitement en osmose où acteurs italiens et français se renvoient la balle prestement sous la houlette d'un Gino Cervi dont le jeu est un mélange harmonieux entre gouaille, roublardise et autorité débonnaire. Le grand acteur italien qui avait déjà rodé le personnage au cours de 16 épisodes télévisuels avec déjà Mario Landi à la réalisation, montre ici la grande plasticité de son jeu et s'affirme sans aucun doute comme l'un des meilleurs Maigret de l'histoire. A côté de lui, les Alfred Adam, Raymond Pellegrin, Lila Kedrova ainsi que la très accorte José Greci s'intègrent sans problème à cette histoire de mœurs assez fouillée qui permet au spectateur de se plonger dans le Pigalle des années 60. Un essai très réussi qui mérite certainement d'être vu par tous les fervents adeptes des enquêtes de ce commissaire tout à la fois si ordinaire et unique.
    Estonius
    Estonius

    3 305 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 mars 2017
    Une intrigue extrêmement confuse et peu intéressante, une réalisation sans imagination, des plans inutiles en pagailles, un Gino Cervi campant un Maigret pas du tout crédible et peu sympathique, des tentatives d'humour lamentables, de la pudibonderie ridicule. Ça fait beaucoup de casseroles. A sauver éventuellement les petits rôles de Raymond Pellegrin et de Lila Kedrova,
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    201 abonnés 1 906 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 octobre 2016
    Quand on voit Gino Cervi, on ne peut s'empêcher de penser au Pepone de Don Camillo, ce qui suffit déjà à plomber ce film. Pourtant Cervi, avec Raymond Pellegrin, dont le rôle est plus modeste, sont les seuls à avoir un peu de présence, tous les seconds rôles sont particulièrement médiocres. Si on ajoute que l'intrigue est confuse, la mise en scène plate et la bande son d'une rare ringardise, on comprend que cette énième adaptation est très nettement inférieure à n'importe lequel des téléfilms tournés avec Bruno Kremer, qui faisait, lui, un Maigret crédible. Les quelques vues du Paris de 1967 ne suffisent pas à donner un charme rétro à ce nanard.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 657 abonnés 12 397 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 16 avril 2016
    Sans doute l'une des moins bonnes adaptations cinèmatographiques des oeuvres de Georges Simenon, d'après le roman "Maigret au Picratt's". Paris en èmoi...Encore l'ètrangleur! spoiler: Une stripteaseuse retrouvèe morte ètranglèe! Puis c'est au tour d'une comtesse, avec la même technique, qui possèdait des diamants! Et enfin, « la Sauterelle » , (surnommè comme ça à cause de sa petite taille) portier du bar « Le Picrate » , trouvè mort aussi du côtè de Longchamp!
    Même s'il devait partir en vacances, Maigret enquête dardar au bord de la Seine, quai des Orfèvres! Un ètrangleur qui fait parler de lui et un Gino Cervi qui ne convainc pas tout à fait en commissaire, avec des gestes, ici et là, qui rappellent un certain Peppone! Pour rentrer au « Picrate » , pas besoin de passeport! Pour rentrer dans le film de Mario Landi, c'est une autre paire de manche! Landi ne se plante pas totalement car le Paris des sixties est assez bien dècrit! Le spectateur mène comme Maigret son enquête entre le Boulevard Richard Lenoir, la rue de Douai, la gare du Nord, la Bastille et Pigalle! Pour ce qui est de l'atmosphère et de Cervi dans le rôle du commissaire Maigret, on repassera! C'est regrettable car Lila Kedrova et Josèe Greci disposaient de bien des atouts...
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