La Sconosciuta, un énième drame social sorti du continuum cinématographique franco-italien contemporain, qui nous offre notre content de jeux d'acteurs hermétiques pour des rôles qui font la gueule et de sur-réalisme (à ne surtout pas confondre avec surréalisme). Cet opus nous agresse immédiatement de sa courtoise arrogance, poussant trop vite le spectateur à être familier de ses personnages, et diffusant sans modération sa musique anxiogène avant même qu'on soit fixé sur l'objet de l'histoire.
L'ambiance est sordide et pétrie de malhonnêteté et de violence, sans contrepoids. C'est un long film qui cache bien son jeu, et heureusement, ces aspects finissent par être justifiés in extremis et avec un charme certain dans l'adroite manœuvre scénaristique qui s'opère dans sa dernière partie. Toutefois, le point de non retour avait été franchi ; désagréable d'atmosphère, L'Inconnue se rend désagréable aussi de propos dans des dimensions impardonnables, caractérisées notamment par le retour en mode Terminator du « méchant » à qui l'on a également prêté le caractère de Rocky et la voix de Dark Vador pour l'occasion, le tout enfermant l'ambiance théâtrale dans une pure interprétation, une coquille à un temps que le visionneur doit faire passer tout seul.
Un film qui démarre dans une mystérieuse atmosphère hitchcokienne servie par une excellente bande son. La seconde partie glisse parfois vers le giallo et comporte un certain nombre d'invraisemblances. On regrettera aussi l'inflation de flashes back parfois assez confus. Malgré ces défauts L'inconnue tient le spectateur en haleine jusqu'au bout et la principale comédienne est excellente. Les polars originaux ne sont pas si nombreux, ne boudons pas notre plaisir !