Dans la grande et étrange histoire des films expérimentaux, on peut dire qu'il y a plusieurs catégories : il y a les films expérimentaux où nous sommes plus ou moins content de l'expérience... Enfin, de l'expérimentation... Enfin du truc bizarre qu'a voulu faire le cinéaste après avoir dopé son inspiration au LSD, il y a les films expérimentaux qui ne nous laissent aucune trace et dont on préfère oublier l'expérience... Enfin, l'expérimentation... Enfin, le truc bizarre que le cinéaste a imaginé après avoir fixé pendant trop longtemps la vidéo de nyan cat, et puis il y a aussi les films expérimentaux comme Au-Delà Du Réel qui nous donne l'impression en en sortant d'avoir mangé par tous les trous tout le total des drogues achetés, vendus et consommé par Scarface, la famille Corleone, Hunter S. Thompson et le chanteur des Pink Floyd. Mais tout de même, je certifie bien qu'il s'agit de l'impression de sortie, car au final même si Au-Delà Du Réel a l'air de dès le premier plan être un film totalement perché, il n'en reste pas moins que la première heure était plutôt prometteuse sur un thème assez intéressant, métaphysique et religieux, et ce sans trop virer dans le grand n'importe quoi outre ses scènes d'hallucinations plutôt bien réalisées pour l'époque, et qui permettent un climat au départ plutôt angoissant et oppressant au film. Car oui, le film permet tout de même dans sa grande folie (qu'est-ce qu'a fumé, aspiré, ou avalé le scénariste de la dernière demi-heure) quelques frissons grâce à une ambiance plutôt réussie mise en valeur par une bande-son très bien orchestrée qui accompagne tous les voyages psychiques du héros. Voilà, ça c'était pour les majeures qualités, puisqu'au fond techniquement parlant Au-Delà Du Réel est très réussi et arrive assez bien à nous placer dans cette étrange histoire d'un scientifique qui prend diverses drogues pour se procurer le plus d'expériences psychiquement totalement folle afin d'accomplir son but : régresser à des formes de vie antérieures. J'ai cité un certain rapport religieux puisqu'évidemment le fait est que le héros est traumatisé par Dieu et cherche donc à travers sa quête de trouver un autre soi originel. Et on en vient-la au premier problème de ce film, puisque dès qu'il commence à atteindre son but, le film ne sait absolument plus se donner de la tête, jusqu'à un final plutôt incompréhensible qui ferait passer les traumatisants épisodes d'Imagina que je regardais beaucoup étant petits (vous ne connaissez pas ? Tant mieux...) comme des trucs sains et avec un sens très profond. Alors qu' au début Ken Russel savait se contenir en dehors de ses séquences psychiques où l'exagérance visuelle forcenée était clairement de mise dans le terrain de la totale hallucination aux champignons que pratique le personnage principal, le traitement du sujet devient clairement brouillon, au point qu'on se demande très souvent en baillant si on va continuer jusqu'au bout. C'est donc ainsi qu'on ne va garder que la première heure elle plutôt réussie pour certifier que ce film n'est... Pas mal dans la limite du possible, traite d'un sujet très métaphysique au départ sans trop de mal puis après en totale roue libre. Et puis s'il y avait vraiment une chose à garder de la totalité du long-métrage, ça serait bien sur William Hurt, sachant en plus que j'ai vu le film rien que pour découvrir cet acteur, qui apporte beaucoup de charisme à son personnage de scientifique qui ne jure que par la recherche évertuée de son but, et on a quand même d'autre bons acteurs comme Bob Balaban, qui joue son collègue. Enfin, on peut noter une intrigue secondaire amoureuse (à savoir que pour vous résumer la fin, c'est un des "je t'aime" les plus drogués et bizarroïde de l'histoire du cinéma (surement...)), qui reste tout de même un peu trop niaise sachant que d'un côté on a des dialogues complexes du scientifique sur sa quête impossible, d'un côté on a une ambiance horrifique réussie qui nous promet souvent quelques frissons, et de l'autre on a la petite idylle ratée et un peu niaise puisque le scientifique n'arrive pas à aimer la femme qui l'aime plus que tout (et si vous avez lu les parenthèses vous devez alors avoir compris où mène le film, non ?)... Une alchimie plutôt bizarre, en tout cas le mélange donne surement une drogue jamais testé, et pas très addictive en fait... Conclusion : Début pas mal, conclusion brouillonne et au final un peu débile malgré les apparences qu'on nous donnaient au début, et vu les thèmes abordés (non, je ne parle pas de ma critique, je parle du film...)