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Flavien Poncet
242 abonnés
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2,5
Publiée le 2 mai 2008
La mécanique du temps est une donnée importante de la comédie, elle serait même nécessaire au rire classique. Les grands cinéastes du comique ont su s’approprier cet ingrédient de l’humour. Si nous rions d’un Keaton qui chancèle, c’est du sursis de sa chute, d’un Tati impassible face à la frénésie de son époque c’est de l’absurdité de cette époque face à la douceur d’un temps tatiesque cristallisé. Benchetrit, bien qu’il n’ait rien à voir avec ces grands auteurs, sait également faire usage de la mécanique du temps. «J’ai toujours rêvé d’être un gangster» (France, 2007), son deuxième long-métrage, adopte pour mode temporel celui du décalage. Si ce n’est pas déphasé, ce n’est pas dans le régime du film, c’est étrange, c’est solennel. Tout est dans la marge, dans le retard à l’instant. Benchetrit fait de ce glissement des êtres et des choses l’objet de son pastiche. Le film invite le spectateur cinéphile à jouer aux jeux des devinettes en repérant les œuvres parodiées. On ne notera que le copiage décomplexé du tissage narratif tarantinesque (notamment de «Pulp Fiction»). Quatre épisodes, quatre instants de l’après, quatre postériorités déçues. Que reste-t-il des gangsters de papa sinon leur carcasse bouffone ? L’élégance criminelle est au centre, la lie de leur intention en marge, Benchetrit éclaire cette-dernière. Edouard Baer, habituellement volubile dans ses rôles plus populaires, est confié à la maladresse de ses gestes. Jusqu’au panorama parfois impertinents de la caméra, l’œuvre flotte dans un à-côté subtil, sciemment inconscient de son ridicule. Au comique de ce retard (trop tôt ou trop tard), Benchetrit convie également l’esthétique de l’ancien. Grain type du cinéma indépendant hérité du «Faces» de Cassavetes, l’image se charge de conservatisme, décalant par la même occasion sa présence au régime esthétique actuel. Anna Mouglalis, Anna Karina d’aujourd’hui donc d’après, offre une des meilleures présences du film.
Magnifique. Samuel Benchetrit est un sacré réalisateur, avec un univers qui ne ressemble à aucun autre. On retrouve bien le style du Benchetrit auteur des chroniques de l'asphalte (que je vous recommande si vous avez aimé ce film). L'utilisation de noir et blanc est magistrale. Le duo Arno-Bashung restera dans les annales... déjà rien que pour cette séquence, le film vaut le détour... C'est bien simple, j'aimerais ne pas avoir déjà vu ce film... pour avoir le plaisir de le découvrir.
Blablablabla...Blablablabla...Blablablabla...Quand on aime ces ambiances et cet humour décalés, c'est un régal..;Blablablabla...Blablablabla...Blablablabla...
Brillant exercice de style, à la fois une comédie originale et un hommage à quelques grand noms du cinéma américain... quatre sketches enthousiasmants, bien que souffrant parfois de petites baisses de régime... A voir pour... savoir pourquoi Drew Barrymore fait penser à un cheese burger, pour la voix envoutante d'Anna Mouglalis, pour le face à face entre Arno et Bashung, pour ces délicieux papis flingueurs qui tentent de reprendre du service, pour cette scène énorme où deux minables kidnappeurs tentent d'apprendre à leur prisonnière les règles du whist, pour le magnifique noir et blanc, les dialogues ciselés... Du cinéma français qui sort un peu des sentiers battus.
Film génial, tout simplement. On sent que Benchetrit aime le cinéma et qu'il veut lui faire honneur en s'inspirant plus ou moins de tous les films de gangster. Le choix du noir et blanc magnifie le jeu des acteurs et donne un aspect très réaliste à une réalisation se révélant être une des comédies les plus drôles de ce début d'année. Un film à voir, ne serait ce que pour la troisième partie du film, la moins évoquée durant la promotion du film ,(aucun grand non du cinéma dans cette partie) mais clairement la plus drôle et la plus touchante. Un film comme on aimerait en avoir plus souvent
Hommage aux films noirs, aux films de gangsters ou encore au muet, "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" s'impose comme un véritable OVNI dans le paysage cinématographique français. Abreuvé par de multiples références, Samuel Benchetrit livre un film en 4 actes ayant tous pour lieu commun une cafétéria paumée. Déjà, rien que le casting sonne comme du jamais-vu : on y trouve des têtes connues comme Edouard Baer et Jean Rochefort mais aussi des chanteurs (Alain Bashung et Arno) et des acteurs de films ayant inspiré le film de Benchetrit (Venantino Venantini, un des tontons flingueurs, Bouli Lanners, un habitué de Benoît Mariage, une des inspirations directes de Benchetrit avec aussi Jarmusch et Tarantino). Souvent hilarant, parfois très touchant et toujours juste, "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" n'est pas seulement un film sur les braqueurs et autres kidnappeurs, c'est un film sur l'amour du cinéma et sur la vie, d'une adolescence sans lumière à une vieillesse sans avenir auquel il ne reste que les souvenirs en passant par l'âge adulte, celui des choix et des erreurs. En 1h45, Benchetrit nous offre une multitude de personnages drôles, pathétiques et fascinants. Une oeuvre passionante faite par un passioné pour les passionés du cinéma et de la vie.
Plus comédie que polar, proche du film choral, ce film, nostalgique d'un âge d'or du genre, oscille entre toutes les formes de comique (absurde (Arno-Bashung), geste (Baer), situation (Rochefort and co), humour limite noir (Pourquoi veux tu mourir petite)). Le noir et blanc sert à merveille l'hommage au genre, le casting est impeccable, tous les personnages se valent (pas un n'est plus important que l'autre), même si Edouard Baer dans sa Loose Attitude est à tomber (comme dans tout son jeu dans ses partitions). A voir absolument. Génial tout simplement.
Pourquoi suis-je allée voir ce film alors que toute les critiques m'en détournaient? L'affiche, la bande-annonce, le noir et blanc... plusieurs éléments jouaint tout de même en sa faveur... J'y suis donc allée, ET J'AI BIEN FAIT!!! L'acte 1, mon préféré (et non le 2 contrairement à ce que j'ai lu dans les autres critiques) est poétique à souhait et bercé par la magnifique chanson de Kris Kristofferson. L'ensemble du film est amusant et terriblement original! Ce qu'on peut dire c'est que c'est un "gros trip"! et que triper avec Samuel Bentchétrit et tous ses supers acteurs, m'a beaucoup plu!
Conquis par la bande-annonce, ainsi que par les « Chroniques de l’asphalte » de Samuel Benchétrit, je me suis précipité voir ce film particulier en noir et blanc et aux références multiples. Au final, cette suite de quatre courts métrages plus ou moins reliés entre eux est assez réjouissante, bien qu’inégale. Si le premier court, malgré le talent d’Edouard Baer et son côté burlesque, m’a paru longuet, mou et peu convaincant, la suite m’a vraiment plu. Le court le plus réussi est certainement le second, où les deux kidnappeurs, tantôt hilarants, pitoyables ou émouvants, sont aussi attachants que leur jolie victime. Arno, Alain Bashung ou Alain Rochefort viennent ensuite apporter leur touche personnelle à cet exercice de style plutôt réussi.
J'ai toujours rêvé d'être un gangster est un film étonnant, qui tente quelque chose de nouveau avec son format inhabituel et son humour décalé. Tout n'est pas réussi, certes, ma ce genre d'originalité est tellement rare chez les films français de nos jours, que cela nous donne envie d'applaudir l'audace du réalisateur des deux mains.
Les premières minutes sont assez laborieuses, puis peu à peu on se laisse prendre au jeu. Deux ou trois fous rires garantis (l'enlèvement et la réunion d'anciens braqueurs sont très bons, en partie grâce aux acteurs), quelques moments soporifiques aussi (le dialogue entre Arno et Bashung, ce dernier jouant comme un pied). Le film est bourré de référence, et emprunte effectivement beaucoup (comme le notent de nombreux réfractaires)... Ca se laisse voir, et ça change des productions françaises classiques.
Enfin un bon film français servis par de vrais acteurs et qui en plus savent jouer. Alors que les films français sont de plus en plus mauvais (Il y a longtemps que je t'aime, Asterix ou encore Bienvenue chez les Ch'tis). Les acteurs sont attachants et la réalisation est brillante. Sans compter sur la BO qui s'accordent très bien avec le film. A voir et vite.