"J'ai toujours rêvé d'être un gangster" est un film avec des types qui ont des collants sur la tête. Un film avec un flingue, des gueules d'acteurs, Jean-Louis Trintignant, une belle serveuse, du suspens. Un film avec des types qui croient avoir des flingues. Un film avec une cascade, un kidnapping, des discours philosophiques, le soleil, un terrain vague, de l'humour, des longueurs. Un film avec de l'inégalité partout, du N&B terne, une construction polie, des sketchs, des croisements, Humphrey Bogart. Un film avec un zèbre dans un parking la nuit, un film avec Jean Rochefort en vieux pourri loufoque, avec de la musique que l'on entend plus, avec des travellings, des silences, une cascade, des collants, un bar, l'autoroute, des chanteurs. Un film avec du burlesque, du goudron, un suicide raté, deux suicides ratés, trois suicides ratés, un film avec des tics, des cartes, un film avec de l'arythmie, une surdose de références, des déceptions, de l'amour (?), des rencontres, des problèmes personnels, l'ennui, le vide, le plein, des toilettes, de la lassitude, des irrégularités, des surprises, des mollesses. "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" réunit toute la jeune garde du cinéma français, toute la culture ciné de partout (culture comme nourriture, en témoigne l'affiche), y compris du mauvais Tarantino. Un film atypique qui réunit 1000 éléments, 50 idées, 2 réussites. Et qui réunit toute la lourdeur du cinéma français, original dans le seul but de faire dans l'originalité. Tirant du burlesque muet que de pauvres clichés, de la Belgique tout ce que l'on a déjà vu d'elle, "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" est en conclusion une déception, pleine d'auto-satisfaction et de complaisance posée. Si Benchetrit (dont on se rappelle l'excellent "Janis et John") croit amener une tension humoristique avec des plans économes qui laissent le décor (trop vide) parler, il se trompe ; Benchetrit n'est ni Lloyd, ni Tarantino. Il n'a rien de Jarmusch, ni de Scorsese. Il est un p