En signant l'un des films les plus attendus de l'année, Marc Caro réalise un évènement : premièrement parce qu'il fait son retour derrière la caméra, seul cette fois (il a toujours été en association avec Jean-Pierre Jeunet), et deuxièmement parce que son film réunit un casting de gueules françaises sur un sujet SF intriguant, qui rappellerait bien "L'expérience" de Oliver Hirschbiegel s'il n'était troué de légères considérations métaphysiques. Au début, on se laisse prendre au jeu, tantôt agaçant, tantôt réussi (les angles de vues sont judicieusement choisis pour créer un effet de peur), mais peu à peu, le film dégringole dans le grand n'importe quoi. A en voir la fin, fouilli d'images et de sons répétés, bug cinématographique clinquant et sans valeur, purée visuelle où l'on ne distingue plus rien, on peut bien se demander quel est le message du film. Mais y en a t-il un, malgré les dires du réalisateur? Savait-il réellement ce qu'il voulait pour son film? Le scénario est si bizarre et mal découpé qu'on se le demande. Après, que le film titille volontairement nos différentes visions de la religion (les personnages s'appellent Lazare, Bouddha, etc...) ne semble être qu'un jeu inoffensif tant le film manque de profondeur ; par ailleurs, il n'y est aucunement question de religion et d'exil, comme dirait malgré tout Marc Caro, puisqu'à part les noms de ses personnages, le film n'instaure aucune suite logique, et le sujet n'a strictement rien à voir. Mais comme notre héros, muet et tant mieux, ressuscite les hommes et ne peut mourir... il est toujours facile de voir des symboles dans un film de SF, et Marc Caro semble utiliser cette facilité pour en tirer profit, montrer aux spectateurs qu'il est capable d'afficher un discours, alors que non. Et de discours en tant que dialogue, il n'instaure rien de bien palpitant non plus : chaque phrase sonne comme déplacée et hors du contexte, chaque mot n'a le pouvoir que de la bizarrerie qu'ils prennent dans la diction insensée de