Sur le principe du faux-documentaire, ce petit film australien réunit deux groupes de danse s'affrontant dans une des plus grandes compétitions en Australie. D'un côté, M. Jonathon, professeur homosexuel attachant, est convaincu qu'une chorégraphie doit apporter un message à ses jeunes élèves et au public qui les admire. De l'autre, Melle Elizabeth, professeur rigide et 'old school' , se la joue tout en rigueur. Et dans chacune de ses deux classes adverses, les élèves pleurent, sourient, profitent ou abandonnent sous le regard un peu plus qu'affectif de leurs mamans. "Dancing queens", sous ces airs de thème déjà-vu, cache tout autre chose : un film où la caricature n'a pas peur de s'afficher comme un paradoxal exutoire à la réalité, qui pourtant, n'est pas bien loin. Car la force comique du film est d'exagérer au plus haut point chacune des séquences, et tout de même de nous montrer une vérité dans le monde de la danse : c'est avant tout défier son corps, exacerber sa souplesse, souffrir s'il le faut, paraître et disparaître. Toute la poésie horlogée du mouvement prend alors une forme affligeante, de par sa direction et la mise en scène d'idées désastreuses (le chorégraphie sur le sort des femmes afghanes par des gamines de 9 ans, il faut tout de même oser!), prétextant le devoir d'instruction. Tout le vernis artistique se détériore donc sous des réservoirs de caricatures extrêmes, pour une oeuvre dont le profil comique est de ne rire que d'une certaine forme de vérité, remaniée à sa façon, poussée à son paroxysme pour mieux en rigoler. Car au final, il n'y a rien de drôle quant il s'agit de comprendre que le film ne nous ment pas, que des vies sont gâchées à cause d'une éducation complètement surréaliste (la mère-poule y rayonne). Mais c'est bel et bien la manière, à prendre au second degré, qui nous intéresse : à travers des faits complètement faux, cette comédie déjantée parvient à s'imprégner d'un rythme égal et divertissant, à nous faire rire sur toute la longu