Bon, ben pas si mauvais que cela ce Aenigma de Fulci. Certes on est loin des films les plus oniriques du réalisateur, mais enfin, ça se laisse regarder sans trop de déplaisir, en dépit d’une histoire des plus basiques.
Le casting n’est pas vraiment enthousiasmant il faut le dire, et je regrette que Milijana Zirojevic, actrice au physique singulier n’est pas été plus exploitée que cela dans le métrage. Pour le reste on a un lot de jeunes actrices assez charmantes mais très quelconque en terme de jeu et en terme de personnages. Franchement rien de bien enthousiasmant à retenir, et c’est valable aussi du côté du casting masculin. C’est regrettable d’une part de ne pas avoir d’acteurs marquants (mais bon, chez Fulci c’est régulier), mais surtout de ne pas avoir de rôle marquants. Il faut avouer qu’on se fiche un peu des personnages et de leurs mésaventures, d’autant que la plupart nous sont antipathiques, et cela peine à réellement raccrocher le spectateur au film.
Le scénario joue la carte de la simplicité brute. Une blague qui tourne mal, une vengeance avec une intrigue matinée de fantastique. Pour être franc difficile de faire plus basique qu’Aenigma, qui joue la carte du slasher dans toute sa rectitude. C’est assez dommage évidemment, car aujourd’hui il faut avouer que du coup ce film apparait trop simpliste, et assez vide. Bien sûr il y a les meurtres, pour certains sympathiques, c’est vrai qu’il y a quelques bons morceaux, notamment l’ouverture du film, mais globalement pour un Fulci c’est trop superficiel pour totalement convaincre.
Visuellement le spectacle reste de bonne tenue. Fulci offre une mise en scène soignée, avec quelques plans très plaisants, et une photographie qui, malgré un aspect moins travaillé que les chefs-d’œuvre du réalisateur s’avère attrayante elle aussi. C’est peut-être en terme de décors que Aenigma est moyen, voir décevant, s’avérant trop souvent minimaliste en la matière. De même ça manque un peu d’effets horrifiques, ce que compensent en partie quelques scènes marquantes, comme celle des escargots, qui ont le charme de l’excentricité. Musicalement on est là aussi loin des meilleurs Fulci, et c’est vrai que la bande son, dans ce genre de vieux film italien c’est quand même souvent un élement indispensable pour rattraper une allure un peu cheap ou transmettre l’émotion que des acteurs généralement approximatifs peinent à donner.
Enfin, malgré tout Aenigma n’est pas un ratage véritable. Disons que Fulci arrive à abattre avec suffisamment d’efficacité la carte de la simplicité brute mais directe, et au final son film se laisse voir sans déplaisir si l’on est un spectateur sans exigence particulière. Après il faut avouer qu’au milieu de la multitude de slasher, celui-ci peine à réellement se démarquer, malgré quelques séquences grandiloquentes propre au réalisateur. 2.5