La Malédiction du Pharaon est un film peu apprécié, de son réalisateur même, et je dois dire que ce film, sans être un nanar véritable en fait, est réellement décevant. Rythme faible, scénario alambiqué, interprétation très moyenne, on ne peut pas dire que ce soit très réjouissant.
En effet l’interprétation est, mais c’est une relative constante chez Fulci, très limite. Pas de grands noms d’ailleurs au casting. Les acteurs font un peu le minimum syndical pour certains, avec un Christopher Connelly tout juste passable, son épouse presque transparente, deux enfants au jeu très monolithique, pas aidés en plus par des doublages médiocres, et alors les autres rôles sont aussi basiques que campés avec un surjeu souvent désagréable (Mercato par exemple, il en fait des tonnes en pseudo-spécialiste de l’ésotérisme !). Franchement rien de bien ragoutant à ce niveau, et pourtant le film n’aurait dû en faire son élément fort, vu qu’ici, pas de gore, pas d’horreur onirique comme d’habitude.
Fulci signe en effet un film d’épouvante un peu à l’ancienne, sans effets horrifiques, et donc, cela va de soi, avec une histoire qui doit, a priori suffire à accrocher. Et bien en fait non ! Bon début, mais alors ensuite le scénario devient outrageusement complexe, si bien qu’on ne comprend pas la moitié de ce qui se passe à l’écran d’autant qu’il y a de sacrées ellipses temporelles (la vue du héros). Peu clair, le film réussit aussi l’exploit d’être bien mou, Fulci nous servant son rythme habituel, temporisé, mais forcément ici pas de moments de bravoure, et tout parait donc bien longuet.
Visuellement rien de super génial non plus. Fulci livre quand même une mise en scène décente, avec de bonnes idées, sa fameuse pratique des zooms violents, et sans séduire outre mesure il s’applique. Les décors et la photographie n’ont pas un grand charme, mais c’est plutôt raffiné, sans être notable, avec un déficit d’ambiance certain. Le film n’est pas très angoissant, alors même que sans effet horrifique c’est l’angoisse qu’il faut cueillir ! La musique est intéressante, mais je dirai que le compositeur ne s’est pas foulée, des pans entiers rappelleront Paura ou L’Au-delà. Frizzi lui aussi a fainéantisé ici.
Soyons franc, La Malédiction du Pharaon sans être le déchet tant craint n’est pas bon. C’est très plat, ce n’est pas horrifique, et c’est là où on se rend compte que Fulci est quand même avant tout un spécialiste de l’horreur graphique. Sa poésie elle vient du macabre, et sa puissance onirique aussi. Quelques rares bonnes scènes, mais je n’irai pas au-dessus de 1.5