La première œuvre connue d'un réalisateur original de talent est toujours sous-noté sur ce site, c'est impressionnant. Regardez "Spring Breakers" d'Harmony Korine qui est son premier film à ne pas être sorti dans l'anonymat, il s'est fait descendre. C'est le cas avec "Steak" de Dupieux. Le premier film que j'ai vu de lui, c'est "Wrong Cops" est je l'avais trouvé excellent, bien barré. Celui-ci est dans la même veine mais on sent quand même que Dupieux s'est aguerri entre les deux films. Dans "Wrong Cops", le scénario part dans tous les sens et n'a pas vraiment de cohérence au premier abord. Ici, c'est différent car le scénario suit une ligne narrative. Pareil pour l'action qui se déroule, c'est moins poussé dans le n'importe quoi que pour "Wrong Cops", ça défie les lois de la logique mais à un degré moindre, et ça se justifie (le temps que Blaise soit en prison, le monde a changé). Dans "Wrong Cops", rien n'est justifié et c'est ça qui est bon, c'est du délire tout du long et on ne se demande pas pourquoi, parce qu'on s'en fout, et le film a la bonne idée de ne pas nous le dire. Ça reste des bons débuts quand même pour Dupieux, parce que le film est bon, la réalisation est audacieuse avec même des références au film fantastique américain des années 30 et du néo-slasher des années 80 (même une musique à la "Shining" par moment, que j'ai bien kiffé). C'est barré, c'est n'importe quoi, y'a des gros moments d'incohérence, ou ça n'a aucun sens mais c'est ça qu'on aime chez Dupieux, en tout cas, moi, c'est ça que j'aime. Ce qui est certain, c'est que ce film, et toute la filmographie de Dupieux d'ailleurs, ne laissera indifférent personne. Mais ce gars sait provoquer le rire, ça serait dommage de s'en passer.