Cela faisait longtemps qu'on attendait un film de loup-garou digne de ce nom. Car si la perspective de revitaliser le mythe ne date pas d'hier, les divers films s'y étant essayé ont laissé un goût plus qu'amer. Le Loup-Garou de Paris, Cursed, ou encore Twilight ont bien terni le genre. C'était donc avec une certaine excitation -et aussi appréhension- qu'on attendait Wolfman, remake du célèbre film d'horreur de 1941. A l'annonce du casting (Mark Romanek à la réalisation; Del Toro, Hopkins, Blunt, Weaving devant la caméra), on se mettait carrément à saliver. Malheureusement, le tournage émaillé de problèmes (budget incontrôlable, réalisateur qui claque la porte, retards,...) a calmé tout le monde. Joe Johnston, faiseur honnête (Jumanji, Jurassic Park 3), accepte en catastrophe de mettre en boîte le film. Autrement dit, pas tout à fait l'homme qu'on attend pour ressusciter un genre. Le doute revient: Wolfman sera-t-il l'un de ces "films maudits" qui débouchent sur un accident de parcours? A l'arrivée, une bonne surprise. Car même s'il n'est pas parfait, on ne peut que jubiler de revoir un VRAI film de loup-garou. L'intro installe directement l'atmosphère: sombre et bien violente. Amateurs d'hémoglobine, vous serez aux anges: les assauts de la bête sont d'une brutalité rarement vue. Johnston délivre une réalisation efficace, à défaut de poser un regard neuf sur le sujet. Cela dit, vu le peu de temps qu'a eu ce dernier pour boucler le tout, on ne pouvait pas en demander d'avantage. Le problème réside dans l'histoire pas assez poussée. Approfondir les rapports père-fils entre Benicio Del Toro (impeccable) et Anthony Hopkins (particulièrement savoureux en ermite asocial) aurait amené le film à un niveau supérieur. On peut aussi regretter que l'histoire d'amour entre le héros et la veuve de son frère (Emily Blunt, juste parfaite) n'ait pas été plus développée. Malgré ces réserves, force est de constater qu'on est heureux de retrouver le mythe du lycanthrope, baigné dans une atmosphère gothique bienvenue(évoquant au passage Sleepy Hollow de Tim Burton). Alors qu'on y croyait plus, on se retrouve enfin devant un film digne du Loup Garou de Londres.