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AMANO JAKU
323 abonnés
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1,5
Publiée le 13 novembre 2014
Réalisé cinq ans avant le film de Christophe Gans, "Dragon From Russia" est une adaptation non officielle du manga « Crying Freeman ». Pourquoi non officielle ? D’une part, je pense que les producteurs n’ont pas voulu s’embêter (comprenez « dépensez du fric ») avec les droits ; et, d’autre part, vu ce qu’il reste du manga de Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami, je me doute que les auteurs n’ont pas voulu que leur nom soit associé à cette calamité ! Car, en toute sincérité, ce film est tout simplement une énorme farce de mauvais goût : si on peut encore fermer les yeux sur les changements au niveau de l’histoire pour justement éviter les problèmes de droits (le potier japonais assistant à un meurtre devient un chinois vivant en Russie qui se fait livrer par son ami, les 108 Dragons deviennent les 800 Dragons, la jeune peintre inconnue devient sa meilleure amie d’enfance qu’il aime depuis toujours…), il est impossible de ne pas crier au blasphème absolu lorsque les scénaristes tournent l’histoire tragique et sombre du Freeman en une comédie potache dans le plus pur style des nanards chinois des années 70 ! Pire : ce dernier ne pleura qu’une seule fois durant tout le film et on ne nous donnera aucune explication (ce qui rendra le plan totalement incompréhensible et inutile !). Parfois, le film se souvient du manga dont il est tiré, reprenant certains passages qui ne manqueront pas de parler aux fans (spoiler: le premier assassinat devant l’hôtel, Freeman qui attend sa victime dans le cadre du tableau, le fait de combattre au couteau avec les pieds… ). Certaines séquences de combats sont assez bien chorégraphiées et rythmées notamment grâce à un montage cut très clipesque mais efficace ; cependant leur crédibilité est vite mise au placard par l’abus de sauts surnaturels effectués avec l’aide de câbles qui auraient plus leur place dans des wu xia fantastiques genre "Tigre & Dragon" qu’ici…et je ne parle même pas des idées farfelues et stupides pour rajouter de l’action au métrage (spoiler: comme cette course-poursuite qui se termine dans un incommensurable bordel pyrotechnique ! ). Non, si vous êtes réellement fan de « Crying Freeman », évitez cette insupportable contre-façon dans laquelle s’est perdue Maggie Cheung et mattez vous la version de Christophe Gans, beaucoup plus réussie et respectueuse du formidable manga de Koike et Ikegami.