Ah Délice paloma... Un des plus beaux films de l'année 2007, incontestablement. Un film qui respire la fraicheur. Celle de Aylin Prandi, magnifique Paloma, belle, pure. Celle de Nadia Kaci, splendide et cynique ( on regrettera néanmoins de ne pas la voir dans un plus grand rôle, après le chef d'oeuvre qu'était Nationale 7 ). Celle de Biyouna, enfin, la Gainsbourg d'aujourd'hui, quelle personnalité, quelle intelligence, quel charme, elle est drole, decomplexée, elle représente la nouvelle femme algérienne. Alger est magnifiquement filmé, et on pourra reproché a Nadir Moknèche de la magnifier, de lui rendre cet éclat qu'elle a perdu, cependant c'est en accord avec l'image du film, le bonheur, le bien-être qui perdure tout au long. Peut être est ce la raison qui fait que Delice Paloma n'a pas marqué les esprits, car son but n'est pas d'apporter un nouveau témoignage sur la situation de l'Algérie actuelle ( comme c'était le cas dans Viva L'aldjerie ) mais ca n'en reste pas moins un film intelligent, essentiel, et qu'on voit avec un énorme plaisir. Vraiment, Délice Paloma méritait mieux que cette sortie en plein été, dans l'indiférence générale, et j'espère que le prochain film de Nadir Moknèche, héritier d'Almodovar, sera mieux distribué ! Il semble encore une fois que Moknèche ait été rangé dans une case, et qu'on voudrait qu'il suive la ligne qu'on a tracé pour lui, revendicatrice, dénonciatrice, dans la lignée du sordide Rome plutot que vous. On n'accepte pas cette oeuvre magique, de divertissement, qui laisse un souvenir léger et nostalgique de l'Algérie... Certes ce n'est pas la véritable Algérie, certaines choses sont peu crédibles, la population parlant francais sans accent par exemple, cette histoire d'amour assez improbable, mais c'est une nouvelle Algérie que Moknèche nous propose, tournée vers le futur et le bonheur, sans contraintes et regrets... Un film méditérannéen, coloré et enchanté, qui a sa place dans le cinéma d'aujourd'hui.