Déjà,on voit le film qui se veut emblême de la comédie française en copiant pâlement le comique du dîner de cons,l'ersatz médiocre qui ne demande qu'à rapporter gros.A vrai dire,avant de voir le film,on ne voit que ça.Et après,pas plus."L'invité" paraît toutefois un film fondamental pour le cinéphile ou l'intéressé à l'art en général : il pose la question,de façon radicale,de la fonction du vide dans l'art.Peut-il être,paradoxalement,source de plein?Telle est la question (involontaire,malheureusement...) que pose ce film de Laurent Bounhik,pathétique comédie pas drôle aux accents furieusement tragiques -pour le porte monnaie-.Décors vides,acteurs vides,ressorts comiques vides,mise en scène vide,scénario vide,final vide,musique vide...rarement comédie n'aura été aussi plate et fade.Filmant trois comédiens en impro libre (c'est à croire au vu des dialogues désastreux),gesticulant de bouffoneries exaspérantes et forcées,le réalisateur (l'euphémisme est sensationnel) ne fait part d'aucune idée,d'aucune personnalité,d'aucun engagement.Tout y est affreusement creux,filmé comme un long-métrage de fin d'études d'entre potes,parsemé d'étude sociologique vaseuse sur fond de Claude François pour ne pas renier non plus l'esprit bien France profonde auquel le film s'adresse;et puis,par ci par-là,quelques gags ahurissants d'échec comique.A ce stade-là,l'escroquerie en deviendrait presque captivante de talent...