Le printemps. Les pollens volent, un vent de liberté souffle sur Pekin, et la jeunesse semble enfin libre. Yu Hong est belle, sensuelle, mais a le coeur brisé. Elle rencontre un homme et ils s'aiment, d'un amour si passioné qu'elle voudrait le quitter parcequ'elle ne peut plus se passer de lui. La première partie du film est a l'image du printemps et de l'été. Parfois doux, parfois torride, plein de liberté. Vivant. Puis viennent les armes, et les balles, arrive le feu. Les cadavres ne seront pas montrés, et cette scène, courte, bouleverse. Il ne reste que des larmes pour pleurer cette jeunesse sacrifiée. La deuxième partie montre les désillusions. On s'ennuit un peu, biensur, mais l'automne est arrivé, et les héros eux aussi, s'ennuient. Chacun tente d'oublier, mais l'amour, la liberté, la lumière... Ils l'ont connus. Puis vient l'hiver, plus froid que jamais. Lou Ye choisi de nous montrer tout, dans cette partie, et jusqu'au bout, en contraste avec la scène de Tian An Men. Et c'est le bon choix. En ne laissant pas une fin ouverte, mais en restant profondement pessimiste,Lou Ye nous fait comprendre certaines vérités dures à entendre, sur l'amour, la chine, la vie ou encore le renoncement, mais qui restent des vérités. Un des plus grands films de l'année, et une véritable leçon de cinema.